blondeur dorée
flammes factices
dans l'aquarium
sourire de la bière
levant les bras
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blondeur dorée
flammes factices
dans l'aquarium
sourire de la bière
levant les bras
Je songe aux jouets de mes cinq ans. Une fois miens, ils furent les maîtres. Je croyais pouvoir, avant qu'on me les offrît, les manier à ma fantaisie. Je m'aperçus très vite que je pouvais les détruire au gré de mon humeur ; mais si je les voulais vivants, que je devrais respecter leur mécanisme, leur âme immortelle.
Ainsi le langage.
Edmond JABÈS, Marche à vif jusqu'à l'homme, NRF Poésie-Gallimard.
Après le déluge
La paix est dans la clé
des contradictions dans le soufre
des clartés fugitives Tu es là
pour un instant Désert bleu
aux dunes de pluie La soif est exaucée
L'espace est une brèche Tu brûles dans la nuit
sans murailles Je vois par ton huile
par la mèche de feu qui fleurit au milieu
Je vois par ton amour La paix jeune pie
a l'allégresse multicolore de nos yeux
après le déluge
Edmond JABÈS, Marche à vif jusqu'à l'homme, NRF Poésie-Gallimard.
table rase
de ses miettes
il faudra réinventer le feu
du levain
qu'un chaînon manque
et l'imagination peut s'affranchir
aux oreilles des hommes
toujours
le sang épais de leur pas
la main gauche d'une idée
qu'une nuit les recouvre
et le feu sera soufflé
A subi le dressage
de la longe et du fouet
qui caracole à présent
son col blanc reçoit la caresse
des grands espaces
Portes de la nuit
Quand une nuit
s'ouvrent devant chacun les portes
du Destin
on en voit les yeux durs et ronds
galets trop polis
pour paraître des pierres
capables cependant de crever les poumons
emplis d'un air tout neuf
comme ceux de nouveaux-nés
ou de grands enfants
nouvellement nés
à un bonheur promis
mais qui se fracassera à la porte
en une nuit
Ouverture du printemps
bonheur et insouciance
prêtés aux oiseaux
gagnants d'une loterie
dont la roue nous trompe
Tandis qu'il roulait ces pensées dans son esprit, le bruit de la nouvelle se répandit. Collègues de bureau et amis se relayaient pour venir le féliciter et attirer sur lui la bénédiction divine. Seyyed Nasrollah prenait un air satisfait, fermait les yeux et secouait la tête avec fatalisme, disant : "que faire ? On est au service de la patrie !"
Sadegh HEDAYAT (Trad. Ch. Balaÿ), Le patriote, in L'homme qui tua son désir, Phébus, 1998.