Yves BARRÉ, lisant entre les carrés du Jardin Mosaïque
Il a dit
et parfois dialogué
bien que planté seul
plus artichaut que persil
la vie secrète des courtils
au plus profond de leurs racines
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Yves BARRÉ, lisant entre les carrés du Jardin Mosaïque
Il a dit
et parfois dialogué
bien que planté seul
plus artichaut que persil
la vie secrète des courtils
au plus profond de leurs racines
Thierry GAUDIN, lisant sous le chêne du théâtre naturel du Jardin Mosaïque.
Il a dit
et parfois en latin
les arbres et les oiseaux
non au-dessus de sa tête
mais ceux de son quartier
qu'il avait mis dans ses cahiers
Attendant les auditeurs (finalement, la plupart seront debout)
J'ai dit
et parfois imaginé
- mes racines rampant sous le goudron -
ce qu'il m'apparaît des jardins
travaillés de mon regard
bien plus que de mes mains
Alain HELISSEN, dimanche, au Jardin Mosaïque, d'Asnières-sur-Vègre.
Il a dit
et parfois même crié
le nom de son amour
et dans sa cabane de feuilles
les murs en ont résonné
de toutes leurs nervures
les marées du corps
imprévisibles
sur le sable sec
de l'insomnie
des miettes
pour le sub-conscient
papier de verre
des temps modernes
au petit feu de l'école
la poésie en cendres
la volupté
et même le calme
font deux mauvais larrons
les rivières sont détournées
les papillons noués
C'est toujours un peu tard que tu pleures
emmailloté dans ton habit bleu
qu'aura maculé de brun la guerre
de sang tout encroûté, de gros bleu.
C'est sur la bêtise que tu pleures
poilu, soldat de dieu, casque bleu
sur les désastres des grandes guerres.
S'il reste du carburant, tu pleures
encore sur les petites guerres
celles pour les débutants, la bleu-
saille, enfin sur les moyennes guerres.
Et toi, là, qui par contre ne pleures
pas, tu en redemandes des bleus
des coups, des plaies, des bosses. Tu pleures
de ne les rendre qu'en temps de guerre.
avec trois mots pris dans les titres de Franck Venaille
Jacques JOUET, Poèmes avec partenaires, POL, 2002.