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vie - Page 3

  • Fernando PESSOA et l'INUTILE

    route,

     

    Pourquoi l'art est-il beau ? Parce qu'il est inutile. Pourquoi la vie est-elle si laide ? Parce qu'elle est un tissu de buts, de desseins et d'intentions. Tous ses chemins sont tracés pour aller d'un point à un autre. Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d'un lieu d'où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va. Que j'aimerais consacrer ma vie à la construction d'une route commençant en plein milieu d'un champ, et allant se perdre au beau milieu d'un autre ; une route qui, prolongée, aurait son utilité, mais qui resterait à jamais, sublime, une moitié de route.

     

    Fernando PESSOA, Le livre de l'intranquillité, Trad. Fr.Laye, Bourgois, 1999

     

     

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  • TOUTE NOTRE VIE

    arc-en-ciel,

     

    Ps 136

     

    C'est toute notre vie qui se dévoile, dit-on, à l'instant où elle bascule dans un après, ou dans le grand éblouissement final

     

    Si peu notre vie

    et si dérisoire sa fin

    au bord de l'éternité

     

    des murs d'obéissance au ciel aride de l'âge d'homme

    par le défilé des flots et des sables

    nous passons

     

    par le chas d'une aiguille, l'immensité nous accompagnerait encore

     

    mais restons des enfants

    sous la main qui nous nourrit

    réduit nos ennemis à têtes de poupées

    prend une terre et nous donne une mère

     

     

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  • Ludovic JANVIER et les REGRETS

    rivière,tracé,

     

    ...

    tous mes regrets je les donne aux rivières

    en souvenir de ma vie non vécue

     

    Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.

     

     

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  • L'ACTION selon Fernando PESSOA

    plante,serre,

     

    Je cultive la haine de l'action comme une plante de serre.

    Je me flatte moi-même de ma clairvoyance à l'égard de la vie.

     

    Fernando PESSOA, Le Livre de l'intranquillité, Trad. Françoise Laye, Christian Bourgois, 1999.

     

     

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  • Ezra POUND POÈTE

    table,bouteille,repas,

     

    ...

    Ce n'est pas, Raana, que mon chant vibre avec plus d'intensité

    Ou plus de douceur que celui d'un autre, mais je suis

    Ici Poète, je bois réellement la vie

    Comme les petites gens boivent le vin.

     

    Ezra POUND, Poèmes, NRF-Gallimard, trad. Michèle PINSON, 1985.

     

     

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  • Jacques JOUET : l'ÉTAT de FILS

    fils,singes,

     

    Ironiquement, l'état de fils

    change, au fond, peu au cours d'une vie

    et ce n'est pas qu'un fait d'Occident.

    Le plancher des vaches de la vie

    te demande tes papiers de fils

     

    plus souvent que tu n'en as envie.

    C'est ainsi, l'Orient et l'Occident

    tirent avec précision les fils

    qui nous rattachent à l'Occident

    ici, là au levant de la vie.

     

    Le mourant se couche à l'Occident

    veillé par tel ou tel de ses fils

    émergeant. "Laisse-moi, va ta vie

    abrège un peu tes devoirs de fils

    et n'appartiens pas qu'à l'Occident".

     

    avec trois mots pris dans les titres de Pierre Michon

     

    Jacques JOUET, Poèmes avec partenaires, POL, 2002.

     

     

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  • INTERSTICES

     

    silence

    regards

    importance des interstices

     

    la vie n'est pas un jeu

    de rôles

     

     

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  • Henri MICHAUX : sa VIE...

    fenêtres,givre,tamaris,

     

    Ma vie

     

    Tu t'en vas sans moi, ma vie.

    Tu roules,

    Et moi j'attends encore de faire un pas.

    Tu portes ailleurs la bataille.

    Tu me désertes ainsi.

    Je ne t'ai jamais suivie.

     

    Je ne vois pas clair dans tes offres.

    Le petit peu que je veux, jamais tu ne l'apportes.

    A cause de ce manque, j'aspire à tant.

    A tant de choses, à presque l'infini...

    A cause de ce peu qui manque, que jamais tu n'apportes.

     

    Henri MICHAUX, La nuit remue, Gallimard,1935

     

     

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