Chaque jour
la vie se pose
sur l'œil qui s'ouvre.
Perle en liberté
il faut la prendre au filet
courir
même sans appétit
avec les os froids du matin.
Gisèle PRASSINOS, L'instant qui va, Folle Avoine, 1985
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Chaque jour
la vie se pose
sur l'œil qui s'ouvre.
Perle en liberté
il faut la prendre au filet
courir
même sans appétit
avec les os froids du matin.
Gisèle PRASSINOS, L'instant qui va, Folle Avoine, 1985
...
Aujourd'hui je tâte mon menton en fuite
et dans ces pantalons éphémères je me dis :
Tant de vie et jamais !
Tant d'années et toujours mes semaines !...
Mes parents enterrés sous leur dalle
et leur triste raidissement qui n'en finit pas ;
des frères, mes frères et leur portrait en pied,
et moi-même, enfin, debout et en gilet.
...
César VALLEJO, Poèmes humains, 1923-37, Seuil (trad. Fr.Maspero, 2011)
C'était l'heure où les senteurs de la nuit commencent à dire aux humains que la vie est mince comme un cheveu.
Sony LABOU TANSI, Le commencement des douleurs, Seuil, 1995
La vie n'existe pas davantage que le temps. La survie est la seule réalité de ce monde.
Dominique ROLIN, L'infini chez soi, Denoël, 1980.
Notre vie ressemble à dormir
on y rêve qu'il fait beau
de temps à autre une peur
casse tout de son orage
sans rien faire nous attendons
que la gloire nous couronne
les jours passent rien ne vient
mourir va nous laisser sans voix
seul à seule avec la musique
nos amours c'était la parole
Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006
ferré
sur les rails
qu'une vie
sans retour
éternel aller
...
Et moi, comme un somnambule, je descendais du cinquième étage le long de la gouttière ;
moi, ce jour-là, je m'enfuyais de la maison de mon père.
Je voulais m'engouffrer dans la vie de la poésie
et pour cela il me fallait traverser la poésie de la vie.
...
Blaise CENDRARS, La légende de Novgorode, Fata Morgana, 1997
...
On traversait sans y penser les clairs juillets de l'existence
A quoi bon d'ailleurs revenir à de telles banalités
Tout été se prend pour l'Eden et la jeunesse pour la vie
Peut-être faut-il s'en réjouir et laisser aller l'inconscience
On reconnaît la transparence à ce qu'elle fut inaperçue
...
Olivier BARBARANT, Elégies étranglées, Champ Vallon, 2013