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  • Christian BOBIN : l'ALPHABET EST dans le PRÉ

    Il y a dans la nature les fragments d'un alphabet ancien, des morceaux de lettres capitales, des ruisselets d'italiques, de grands espacements bleus de silence. Et parfois, par on ne sait quelle grâce, plusieurs lettres s'assemblent, des mots apparaissent avec ce qu'il faut entre eux de silence respirant - une phrase est tracée. Vous la voyez, vous la lisez, elle ne reste pas en place, elle s'efface très vite. Le cheval brun, sa tête plongée dans l'or et les herbes dociles, composait une phrase infiniment rassurante sur la vie. 
     

    Christian BOBIN, L'homme-joie, L'iconoclaste, 2012.

     

    cheval,

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  • Octavio PAZ : la QUIÉTUDE dans le MOUVEMENT

    ...

    Entre le faire et le voir,

        action ou contemplation,

    j'ai choisi l'acte des paroles :

        les faire, les habiter,

    donner des yeux au langage.

        La poésie n'est pas la vérité :

    elle est résurrection des présences,

        histoire

    transfigurée en vérité du temps sans date.

    La poésie,

        comme l'histoire, se fait ;

            la poésie

    comme la vérité, se voit.

        La poésie :

            incarnation

    du soleil-sur-les-pierres en un seul nom,

        dissolution

    du nom dans l'au-delà des pierres.

    La poésie,

        pont suspendu entre histoire et vérité,

    n'est pas un chemin vers ceci ou cela :

        c'est voir

    la quiétude dans le mouvement,

        le passage

    dans la quiétude.

        L'histoire est le chemin :

    en marche vers nulle part,

        notre chemin à tous,

    le parcourir est notre vérité.

        Nous n'allons ni ne venons :

    nous sommes dans les mains du temps.

        La vérité :

    nous savoir,

        dès l'origine,

            en suspens.

    Fraternité sur le vide.


    Octavio PAZ
    , Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979.
     

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  • Le NUTELLA FAIT-IL CONTREPETER ?

    Presse-nutella.jpg

     

    Il n'y a pas de beurre pour les hâves.

    Robert DESNOS.  

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  • Octavio PAZ FACE au TEMPS

    fleuve,

     

    ...

    Le temps ne cesse pas de couler,

         le temps

    ne cesse d'inventer,

         ne cesse

    d'effacer ce qu'il invente,

         et ne cesse

    le flot des apparitions.

         Les bouches du fleuve

    disent les nuages,

          les bouches humaines

    disent les fleuves.

          La réalité a toujours un autre visage,

    le visage de tous les jours,

         celui que nous ne voyons jamais,

    l'autre visage du temps.

    ...

     

    Octavio PAZ, Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979.

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  • Robert DESNOS, C'EST le GOÛT

    Le goût est l'un ses cinq sens. Mais à vrai dire ceux qui prétendent en avoir sont fort peu sensuels. Le goût c'est le poncif. Il faut, pour créer, commencer par n'avoir pas de goût.
    [...]
    il y a un bon et un mauvais goût. Mais c'est là une classification pour gens du monde. Pour moi il ne saurait y avoir que le "déjà goûté" et le "pas encore goûté".


    Robert DESNOS
    , Écrits sur les peintres, Champs arts, 1984.

     

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  • Le JEU des MILLE PODCASTS

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    Cliquons donc pour mieux voir.

     

    Chers amis, bonjour.

    1000 podcasts, c'est une sorte d'anniversaire pour mon disque dur.

    Cela représente plus d'un mois d'écoute ininterrompue, ce qui ne rime à rien... mais ça ne peut pas faire de mal ! 

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  • Robert DESNOS pour le PLEIN des SENS

    L'univers, nous ne l'avons exploré qu'à l'aide des sens corrompus par les préjugés. Notre vision du monde réduite aux quatre éléments est celle même des plus lointains anthropopithèques [...] Le jour où nos sens s'éveillèrent, nous décrétâmes que le chaos était dispersé, mais d'autres chaos nous entourent. Ceux-là, nous n'avons pas les moyens de les séparer en eau, air, terre, feu. Il nous manque une infinité de sens. La conquête d'un seul révolutionnerait le monde plus que l'invention d'une religion ou l'avènement brutal d'une nouvelle période géologique.

    Robert DESNOS, Écrits sur les peintres, Champs arts, 1984.

     

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    Par Man RAY.

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  • Antoine ÉMAZ : la VIE DURE

    À certaines heures, je retombe sur ce que j'ai déjà écrit parce que l'essentiel ne bouge pas, ou peu. C'est la vie qui dure trop.

     

    Antoine ÉMAZ, in revue 303 n° 123 "Écrivain... Et à part ça, vous faites quoi ?".

     

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