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La nuit est de mâchefer, inerte, les vitres sont aveugles. Pourtant de grands arbres bougent dans la pensée, peut-être des eaux. Je me dis qu'il doit y avoir, aussi pauvre et dérisoire qu'elle soit, une lueur quelque part pour juger de ce noir, pour que je puisse le percevoir. Une lueur qui cherche les mots, le pain des mots.
Lorand GASPAR, Egée, Judée, Gallimard, 1980
de Bourgogne
la mer
dessus la vague
de l'orchestre
les gouttelettes
de la harpe
air
mémoire
sous la menace
de trous
sol dérobé
temps subtilisé
Écailles conservant le sang froid et mâchoires ressouvenues des prédations de la nuit des temps,
enfoui dans des interstices brûlants comme sous les latitudes de nos siècles, le lézard hérite des lointains
une force d'avant la contruction des murs de l'Histoire et d'avant le monde sans chair de nos illusions
L'Europe, la grande Europe des chemins de fer et des traités diplomatiques.
L'Europe des premiers voyages en ballon.
L'Europe des glissements de frontières, des petits duchés et des monarques itinérants.
L'Europe des reconstructions.
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Jean-Michel ESPITALLIER, Fourbis, 1995
basson
dans l'aigu
bourgeon
dans l'hiver
sable
retourné
du solstice
noyée
dans les ronces
luxe
de la mort
romantique
fil à plomb
niveau à eau
en faisceau
tous les possibles