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poésie - Page 3

  • Jacques JOUET : OHÉ LA POÉSIE

    bouche bée,poisson,

     

    Au coeur des mots poésie, poète et poème, comme au coeur aussi d’ailleurs du mot

    théâtre,

    il y a un hiatus « ohé ! » ou « ohè » où la bouche bée son vide en crachant

    du plein.

    Donc le mot ressemble assez à ce que je cherche à lui faire dire,

    encore que le vomissement des deux voyelles enchaînées poaaaîîîme

    puisse n’échapper pas à quelque ridicule, comme Antoine Vitez affectionnait de

    dégueuler le théââââtre

    en s’en gargarisant avec exagération.

    ...

     

    Jacques JOUET, Action Poétique n° 147, été 1997.

     

     

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  • MORALE

    Une idée de la morale

     

    La musique est interdite

    hallucination de l'esprit

    affolement des ventres

    Suspecte la poésie

    contournant à dos d'âne la voie des anciens

    Criminelle la peau

    de la cheville étincelle du péché

    à l'épaule qui force le désir

     

    Que barbe ou voile

    dévorent ces visages éblouis

    ou ce seront les pierres

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  • POÉSIE de SEMPÉ ou AVEC un GRAND P ?

    sempé,monnaie de paris,la poste,

    "Poétique" est l'adjectif de la louange partagée. D'une exposition, d'une installation, d'une chanson, d’une silhouette on dira aujourd’hui qu'elles sont "poétiques". Le prédicat est ici moins descriptif qu’évaluatif. "Poétique" signifie tour à tour mystérieux, beau, profond, singulier, frappant.  
    Mais on assiste, aujourd’hui, en France, à un phénomène sémantique qui ne doit pas passer inaperçu : non seulement le nom "poésie" (descriptif en tant qu’il désigne une activité symbolique qu’on a pendant des siècles identifiée comme "art du langage") dont l'adjectif "poétique" (évaluatif) est tiré n'est plus considéré comme son porteur naturel, mais encore on va jusqu’à dénier aux poètes la poésie qu’on prête aux non-poètes. Ce n’est plus la poésie des poètes qui est poétique.
    ...
    On peut donc dire qu’aujourd’hui, en France, la poésie est célébrée dans la mesure même où c'est la "non-poésie-des-non-poètes".

    Martin RUEFF, le Monde du 21 mai 2013, et aussi sur Poézibao.

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  • Serge PEY en sa MAISON

    ...

    Politesse de la poésie :

    celui qui attend un invité

    dans sa maison

    doit frapper

    à sa propre porte

    pour inviter

    celui qui entre

    à entrer

    ...

     

    Serge PEY, Ahuc poèmes stratégiques 1985-2012, Flammarion, 2012.


    porte,bois,grès,

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  • En R'VENANT d'DURCET

     

    DSC04321.JPG

    Comment reconnaître un poète de retour de Durcet?

    À sa pile de bouquins...

    ... et impossible de lui piquer son bureau!

     

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  • SIMÉON et la FONCTION SOCIALE du POÈTE

     

    Dans le n°15 de la revue N4728, Jean-Pierre SIMÉON en appelle à une pratique de la poésie moins craintive d'elle-même:

     

    « ... sera-ce si sot d'affirmer qu'au sein des processus sociaux la poésie manifeste (pour ce qu'elle est, non ce qu'elle dit), une objection aux usages détériorés de la langue, qu'elle indique le chemin d'une émancipation intellectuelle et affective possible dans et par la langue, qu'elle est l'éloge inconfortable de la complexité dans la saisie du réel, et que par la radicalité même de sa prise de parole qui cherche, même maladroitement, une vérité nue, elle suscite chez qui la rencontre un sursaut de conscience? Nous n'aurions plus rien d'humain si le langage en nous devenait tout à fait servile, disait Bataille. Voilà la fonction du poète telle que son urgence se définit aujourd'hui: donner les preuves d'une liberté sans compromis dans le langage pour préserver l'humain - puisqu'aujourd'hui, par mille canaux sophistiqués, un langage servile pénètre en nous, qui sature la conscience de sens impératifs. »

     

    En gras, ce qui provoque en moi une revancharde jubilation (privilège du blogueur, jubilant d'autant plus que cette note est la 300ème, écrite Sur du Vent).

     

     

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  • DE ROUX en TERRAIN GLISSANT

     

    "C’est la poésie qui vous tient par la main, le temps d’un poème. Le poète n’existe pas. Car il n’a aucun pouvoir sur la poésie. (Un sabotier mérite d’être appelé sabotier en ce qu’il a le pouvoir de faire des sabots quand il décide de se mettre à son établi.)"

    (Paul de Roux, Au jour le jour, 3, Carnets 1985-1989, Ed. Le temps qu’il fait)

     

    On peut aussi, au contraire, voir le poète comme un artisan consciencieux.

    Et dès lors, la grâce, l'inspiration s'évanouissent. Ne reste que le labeur.

    Et ce n'est plus la poésie qui prend le poète sur son aile, mais l'homme qui se fait, en même temps que son oeuvre.

     

     

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