surplus de lumière
sous le dard de l'été
ivre mort
jusqu'à aveugle-né
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
surplus de lumière
sous le dard de l'été
ivre mort
jusqu'à aveugle-né
Il faut réinventer le monde
Avec des mots couleur de blé
Aussi lisses que des galets
Sur le cuir d'une fronde.
Il faut larguer vers la lumière
Des mains ayant forme d'oiseaux
Et pénétrer parmi les eaux
Sous l'abri des paupières.
On touche alors à l'apparence
Que les yeux ne savent pas voir,
A la vérité des miroirs
Devenus transparences.
Roger FOULON, L'envers du décor, Ed. du Spantole, 1967.
2017 ne suffira peut-être pas à ce programme,
mais on peut se souhaiter
d'au moins essayer !
sous terre les racines
incolores
mais chargées d'une lumière
ici interdite
euphorie
du son et de la lumière
des ressorts d'espoir
dans la machine à sous
C'était septembre
ou bien tout autre mois
propice à de petites cruautés :
l'ombre resserre ses anneaux.
Que veux-tu encore ?
Le souffle des dunes sur la bouche ?
La lumière presqu'à nu ?
Faire du corps entier
un lieu en marge de l'hiver ?
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.
COUCHER DE SOLEIL
Voilà la dernière lumière
Bois son flot tremblant comme un nourrisson boit du lait
Ou fonds-toi en elle comme une folle se jette dans le fleuve
Après respirera le soir aux longs mouvements vers l'infini
Après les bruits retentiront plus fort et tout sera cruel sous l'électricité
Vois en elle une patrie nouvelle
- Ou la dernière patrie
Habite ici et repose-toi
Serviteur de la vie
Les heures qui viennent seront bien assez nombreuses
Pour t'accorder au jeu des étoiles
Loin de la terre tant aimée
Appelle-la ta révélation
Elle est un écho du temps
Peut-être ne l'entends-tu pas encore ?
Elle est sa pointe d'or
Toi qui renonces à souffrir
Et à courir derrière les ombres
Couche-toi pour cette fois dans la lumière du bout du jour
De ce phare éphémère qui fouille l'obscurité du corps
Qui distingue l'âme chavirée
Et frappe le cœur
Unis-toi à son souffle riche de prodiges
Comme tu t'es uni à des femmes
Joins-toi aux lueurs du soleil perdu
Qui sont les lèvres du soleil
Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard 2014.
Désir de tuiles
d'une lumière d'août à l'année
besoin d'hirondelles cinglantes
du champ retourné des étoiles
avant mon sommeil
voyelles en réserve
dans l'air des suds
pour l'opaque souffle d'hiver
LES NOMS
À la fenêtre des images
Dieu nommait les objet d'un mot si naturel
que les couleurs en s'animant
demeuraient à l'état naissant
tout en ombre et tout en lumière
Henry BAUCHAU, L'escalier bleu, Gallimard, 1964.