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  • Gisèle PRASSINOS encore dans le SOIR

    prophètes,soir,cathédrale,

     

    Le soleil claironne l'approche du soir

    embrase la barbe des nuées.

    Encore un jour laissé

    de l'autre côté du temps.

     

    Qui ne le sait ?

     

    Seul le lilas étourdi

    écoute la mort des abeilles sans pâlir

     

    Gisèle PRASSINOS, L'instant qui va, Folle Avoine, 1985

     

     

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  • VOYAGEURS

    rouge,train,marquage,

     

    Les voyageurs sont absents

    de leur voyage

     

    Des mots meurent derrière leurs barreaux

    achoppant sur leur butée, noire et carrée

    Des billes font une pluie de couleurs

    acidulée et incessante

     

    La rêverie renonce à s'agripper

    de poteau télégraphique en poteau télégraphique

    Les carrés des prés échouent

    à tisser un paysage

     

    Ce train

    où chacun s'affaire à ses feintes

    ne destine à aucun lieu

    C'est un train qui tourne

    sur le temps

    en forme de point

     

     

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  • César VALLEJO et la CONSCIENCE

    visage,selle,portrait,

     

    ...

    Aujourd'hui je tâte mon menton en fuite

    et dans ces pantalons éphémères je me dis :

    Tant de vie et jamais !

    Tant d'années et toujours mes semaines !...

    Mes parents enterrés sous leur dalle

    et leur triste raidissement qui n'en finit pas ;

    des frères, mes frères et leur portrait en pied,

    et moi-même, enfin, debout et en gilet.

    ...

     

    César VALLEJO, Poèmes humains, 1923-37, Seuil (trad. Fr.Maspero, 2011)

     

     

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  • POITRINE

    arbre,ombre,tête,mousse,

     

    dépourvu d'air

    de jour

    de nuit

     

    dans notre poitrine

    un arbre

    branches sciées

     

     

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  • SOUPIRANT

    plumage,coq,

     

    soupirant

    devant sa belle

     

    les joues creusées

     

    prêt

    à se dégonfler

     

     

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  • Gisèle PRASSINOS dans le SOIR

    soir,ombre,juge de touche,drapeau,
    Guy LIMONE, Jeux de balles, jeux de ballons, Musée de Tessé, 2020.

     

    Ne va pas si droit si vite si sûr

    la terre t'oubliera.

    Il n'y a rien dans le soir

    où tu cours déposer ta fatigue

    montrer la civière de tes bras.

    ...

     

    Gisèle PRASSINOS, L'instant qui va, Folle Avoine, 1985

     

     

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  • CHOISIR

    vache,ombre,troupeau,

     

    Ge 13

     

    Ces deux troupeaux font petite la terre

    écartelées les deux lignées

     

    Le sol est sec

    il faut choisir l'aridité des hommes

    ou celle de la poussière aux quatre vents

     

    sans rien savoir

    de la destruction à venir

    ni de la promesse des multitudes

     

    sans rien savoir

    comme toujours

    sauf oreille absolue

     

     

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  • Les CONSCIENCES selon Italo CALVINO

    reptile,venin,lézard,

     

    Au début, le père Sulpicio ne flaira pas le danger. Il faut dire qu'il n'était pas très finaud, et resté trop longtemps à l'écart de ses supérieurs hiérarchiques, il n'était plus trop au courant de tous les venins qui peuvent empoisonner les consciences.

     

    Italo CALVINO, Le baron perché, 1957 (trad. M. Rueff, Folio 2018)

     

     

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