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  • EFFORT

    métal,croisillons,

     

    Un jour décidai que m'accrocherai, cœur vaillant manière de mollusque, sans que m'intimide l'ardeur de la tâche quelle qu'elle soit pourvu que gratuite, et comme telle vivrière suffisamment. Un goût ni sonnant ni trébuchant pour l'effort m'ouvrirait les labyrinthes de la pensée et de l'art, taillant impréparé dans les mots, sons et images, dans leurs noeuds et dans toute leur touffeur.

    Un goût pour l'effort.

     

     

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  • Le VERS selon Gisèle PRASSINOS

    bouleau,écorce,

     

    Vers

     

    Noirs sur la blancheur rigide

    l'air entre eux de ne pas se voir

    mais chacun sur son rail, ailé de mêmes écarts

    et selon, perdant le souffle avant le vide.

     

    À suivre ces chemins je sens bouger mes cordes.

    À remuer leurs pierres

    à découvrir leurs liens sous terre

    mes lèvres les halant

    à ranimer les ondes au linceul du livre

    je suis

    je renais double

    à ma gorge un jumeau

    un tuteur à mon sang.

     

    Gisèle PRASSINOS, Pour l'arrière saison, Belfond, 1979

     

     

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  • INTÉRIEUR

    carrelage,cuisine,

     

    Partant au matin je jalouse ces fenêtres qui resteront allumées recelant peut-être quelque vie intérieure, d'homme d'intérieur nourri de l'intensité de l'ampoule, vibrante de n'être pas happée par ce dehors laborieux peinant à trancher le brouillard. Demeurant, j'habiterais comme m'habiterait la foudre intime d'un filament, à capter pour la tordre à l'équerre de ma poésie.

    En homme d'intérieur.

     

     

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  • La VIEILLE selon Gisèle PRASSINOS

    tissus,

     

    La vieille

     

    Qui lui a soutiré sa charpente

    l'a réveillée bourre

    aux milliers de dents ?

     

    Lever le doigt est une aventure.

    Penser

    fore en ce corps étrange

    le lit d'une rivière sans eau.

     

    Petit visage

    vieux visage où le vent

    a rivé ses griffes

    qui a aiguisé ta charpente ?

     

    Petit visage

    seuil dès l'aube

    où la mort arpente.

     

    Gisèle PRASSINOS, L'instant qui va, Folle Avoine, 1985

     

     

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  • CONCENTRATION

    métal,

     

    soupe

    et lutteur

    japonais

     

    concentration

    densité

     

     

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  • TAXI

    taxi,phares,

     

    l'adresse

    au taxi

     

    itinéraire

    faufilement

     

    l'adresse

    du taxi

     

     

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  • CHEVREUIL

    forêt,fougères,,

     

    Oblique la curiosité du chevreuil

    comme sa fuite

    au frêle de sa course

    du coin de l'œil

     

    losange son corps

    avant qu'il l'enfouisse dans sa matrice d'ombre

    sous l'hommage des fougères

    le silence complice des aulnes

     

     

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  • Roland BARTHES et HAÏKU (2/2)

    carrelage,soleil,apparition,

     

    Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d'apparition : moment à la lettre "intenable", où la chose, bien que n'étant déjà que langage, va devenir parole, va passer d'un langage à un autre et se constitue comme le souvenir de ce futur, par là même antérieur.

     

    Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

     

     

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