écriture
deuil
de la vie
l'écriture du deuil
encore de la vie
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écriture
deuil
de la vie
l'écriture du deuil
encore de la vie
l'orgue
sans cierge
ni douleur
qui pour l'entendre
nu ?
...
tout ce qui peut être vu
peut être vu
encore plus
...
Israël ELIRAZ, Miniatures Clemente, trad. C.Salem et l'auteur, Editions Unes, 1997
Lente fut la maturation au risque de tourner vinaigre dans sa mère empêtré au fond du fût d'une essence sans prestige mais au riche feuillage bleu nuit tel qu'en quitter le nid, en partir à point, m'aurait extirpé pattes et ailes d'un mazout invisible. Tard venue à la lumière, une fois sauté le bouchon, la bouteille enfin a pu remonter de cave les nuances tirées de ce septembre.
Un mazout invisible.
de plus en plus petit comme emporté
par l'inondation j'essaie
de saisir le va-
et-vient de la main
sur les miettes de la matière
de saisir la séparation ce qui
a changé ce qui
a diminué ce que
nous avons perdu
...
Israël ELIRAZ, Bouche déchirée, trad. C.Salem et B.Noël, Editions Unes, 1997
Comme fées sur le berceau, une galerie d'ancêtres non miens, devant ma table épinglés, m'aiguillonnerait, chacun m'enverrait à admirer et envier le paysage de son visage au format carte postale mais ensoleillant l'au-delà du cadre jusqu'à mon bas monde resté dans le gris. En portraits chinois, ils me définiraient par tout ce que je n'ai su être, pourvu pourtant des mêmes sens et tenu entre les mêmes horizons.
En portraits chinois.
chiffon
agité
de gauche à droite
temps
noir et blanc
du ragtime
... il se sentit pauvre et minuscule dans le fracas sismiques des applaudissements qu'il approuvait dans l'ombre en pensant madre mía Bendicion Alvarado ça c'est un défilé, ce n'est pas comme ces parades minables qu'ils m'organisent ici, il se sentit diminué et seul, oppressé par la somnolence les moustiques les colonnes barbouillées d'or le velours fané de la loge d'honneur, merde alors, comment est-il possible que cet Indien puisse écrire une chose aussi belle avec la main qui lui sert à se torcher le cul, se disait-il, si excité par la révélation de la beauté écrite qu'il traînait ses grandes pattes d'éléphants captifs au rythme des coups martiaux des timbaliers, ...
Gabriel GARCIA MARQUEZ, L'automne du Patriarche, trad. Cl. Coufon, Grasset, 1976