rimes
pauvres de nous
collégiens
tragédies antiques
piquées des vers
à quoi bon
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rimes
pauvres de nous
collégiens
tragédies antiques
piquées des vers
à quoi bon
Ramuz écrit que la pensée remonte les fleuves. Qui les descend, c'est la rêverie.
Sans doute quelque part un gourmand de rivière et de langue aura-t-il déjà dit que rivière et rêverie (presque anagramme et mieux qu'anagramme) sont comme les deux faces opposées d'un bruit semblable et qu'on aurait accolées pour jouer avec. Mises en regard pour se laisser descendre au fil du rêve.
Ludovic JANVIER, Des rivières plein la voix, L'arbalète Gallimard, 2004.
Accroupie sur le seuil et nous tournant le dos
tu lèves le nez vers les acacias
pour parler aux oiseaux ; nous, de la pénombre
nous tâchons de suivre la conversation
vive, sensée, intraduisible
où tu leur racontes en langue indigène
tout ce que les parents ne peuvent entendre
depuis qu'ils sont sortis du ciel en grandissant
Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.
enfance
sans grange
ni prise aux ronces
souvenirs
non de sous-bois
d'avenues sans nuit
riches heures
pour héritage
le tic-tac de l'horloge
la transparence du cristal
le sable
sous les étoiles
L'énigme de l'été toujours insoluble :
le puzzle au complet ou presque, les montagnes
exactement emboîtées dans le ciel
comme le coin des toits, les prés sous les sapins
- et nous en dehors. Nous attendons les pluies
l'automne qui bientôt mélangera les pièces
pour recommencer, cherchant notre place
dans le vague dessin de l'année future
d'où notre ombre s'absente avec le soleil.
Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes, Poésie-Gallimard, 2016.
menace
dans avril
de l’équinoxe prochain
les primevères sont passés
leur couleur
vers l’autre hémisphère
au pied
le cor
au cerveau
la conscience du corps
qui ne ment pas