L'oeuvre de la rouille
ou impacts de chevrotine?

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L'oeuvre de la rouille
ou impacts de chevrotine?

Tiré de "La joie des sept couleurs", avec la typographie voulue par Pierre ALBERT-BIROT:
MES FRÈRES ANTÉRIEURS COMBIEN VOUS DEVEZ NOUS ENVIER
VOUS QUI N'EÛTES QUE DES AILES ET UNE LYRE
NOUS LES POÈTES PERFECTIONNÉS
MAIS CE LORGNON ME FAIT MAL AU NEZ
Ce lorgnon, comme attribut de la modernité, peut faire sourire aujourd'hui.
Toujours est-il que, si l'inspiration des Anciens est ici un peu moquée, elle figure un âge d'or, devenu impossible dans l'ombre des tranchées, et à jamais.
Le soleil
M'a aimé toute la journée
Et les poèmes que je portais
Embaument ce soir le jardin
Mais au fait a-t-il fait soleil aujourd'hui
(Pierre ALBERT-BIROT, Poèmes Quotidiens)
Europe n°955-956 contient un important dossier consacré à Philippe JACCOTTET.
Jean-Luc STEINMETZ s'y attarde sur la pénétration du haïku dans l'oeuvre du poète.
Il cite:
Traire, nourrir
Nettoyer l'auge
pour les astres
où l'on se demande si l'eau clarifiée va refléter les étoiles, ou si toute cette peine humaine ne fait que nous approcher de notre désagrégation.
Jean-Luc STEINMETZ rappelle aussi que, par le biais du haïku, JACCOTTET a su retrouver la poésie d'une Jean FOLLAIN, "la seule peut-être qui m'ait paru rejoindre aujourd'hui, en France, l'idéal du haïku (ce qu'elle ne pouvait faire, évidemment, que sans l'imiter le moins du monde, sans le vouloir, sans y penser)".
A l'école primaire on m'apprit que l'accent aigu va vers la cour de récréation, tandis que l'accent grave va dans le mur.
De ce jour, j'ai renoncé à la gravité.
Un son
Il a traversé tous les murs
Et les murs l'ont laissé passer
Je ne vois pas par où
Il veut me traverser moi-même
Et le voici qui ressort
Poème
(Pierre ALBERT-BIROT, Poèmes Quotidiens)
Le dispositif fixé en haut des portes, et destiné à en ralentir la fermeture, est bien ingénieux.
Il remplace tellement bien l’homme qui en avait la charge auparavant qu’on y a gravé son nom : groom.
Nous y gagnons un pourboire, mais ça n’a pas la même allure qu’une livrée rouge, et l’on peut compter Spirou parmi les innombrables victimes de la mécanisation.
On a, probablement pour tenter de les abaisser, qualifié les écrits de Francis JAMMES de « poésie potagère ».
Cent ans après, le vert revenu à la mode, on connaît des quantités d’auteurs qui en seraient très honorés.
De telles appréciations leur serviraient de carotte, et gonfleraient leur coeur d’artichaut.