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langue - Page 3

  • Christian VIGUIÉ contre l'HABITUDE du MONDE

     

     

    Pour entamer l'année, un texte en forme de mode d'emploi pour poète :

     

     

    La plupart du temps

    je me tais et j'écoute

    je surprends des phrases simples

    Elles servent à ramener

    et à hisser une chose qui grince

    avec la poulie du soleil

     

    Après cela

    je réfléchis à cette langue

    et à cette corde

    que l'on abandonne

    et que l'on peut reprendre

    à tout moment

     

    Je pense à leur utilité

    tressée par la banalité

    ou l'émerveillement

     

    à leur façon de faire grincer

    l'habitude du monde.

     

    Christian VIGUIÉ, Revue ARPA n° 102.

     


    Ou en forme de voeux :

    que 2012 soit une année de simplicité, d'écoute et d'émerveillement,

    une année sans grincement qui ne soit touché par le soleil.

     

     

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  • Jacques IZOARD et les ÉTINCELLES

    cimetière,labour,

     

    Qu'épaule se brise

    et que les os s'émiettent !

    Que la langue aussi

    s'amenuise !

    Ainsi le corps pulvérisé

    ne sera qu'étincelles !

     

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

     


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  • La LANGUE : Roger LAHU (à l'USURE)


    Roger LAHU pointe des expressions toutes faites, et se révolte doucement contre leur absurdité. N4728 n°16 en rassemble quelques spécimens sous le titre "Comme on dit" :


    "mets-y un peu du tien"


    du mien ?

    que voulez-vous

    que j'abandonne


    un organe

    un membre

    une pensée fugitive ?


    et au pied de quelle pieta

    déposer

    ce don ?


    à quel mur

    accrocher

    ces pitoyables et sanguinolents

    ex-voto ?

     

     

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  • Jean-Pascal DUBOST, à la LAMPE FRONTALE


    Allez dans la langue, l'obscurité en vaut la chandelle


    Jean-Pascal DUBOST, extrait d'un chantier en cours, publié par N4728.


     

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  • La LANGUE des CAVERNES


    Henri MALDINEY a dit de la poésie qu'

    elle s'enracine à l'origine du dire, à sa lucidité de puissance première.

    puis, qu'

    elle réduit la part de langue instituée au profit de la parole, risquée.


    L'art, l'éclair de l'être, Comp'Act, 1993.

     

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  • Camille LOIVIER: la LANGUE de l'AUTRE


    Camille LOIVIER dit ici - entre autres (belles) choses - que la poésie consiste à user de sa langue maternelle comme d'une langue étrangère.

     

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  • SIMÉON et la FONCTION SOCIALE du POÈTE

     

    Dans le n°15 de la revue N4728, Jean-Pierre SIMÉON en appelle à une pratique de la poésie moins craintive d'elle-même:

     

    « ... sera-ce si sot d'affirmer qu'au sein des processus sociaux la poésie manifeste (pour ce qu'elle est, non ce qu'elle dit), une objection aux usages détériorés de la langue, qu'elle indique le chemin d'une émancipation intellectuelle et affective possible dans et par la langue, qu'elle est l'éloge inconfortable de la complexité dans la saisie du réel, et que par la radicalité même de sa prise de parole qui cherche, même maladroitement, une vérité nue, elle suscite chez qui la rencontre un sursaut de conscience? Nous n'aurions plus rien d'humain si le langage en nous devenait tout à fait servile, disait Bataille. Voilà la fonction du poète telle que son urgence se définit aujourd'hui: donner les preuves d'une liberté sans compromis dans le langage pour préserver l'humain - puisqu'aujourd'hui, par mille canaux sophistiqués, un langage servile pénètre en nous, qui sature la conscience de sens impératifs. »

     

    En gras, ce qui provoque en moi une revancharde jubilation (privilège du blogueur, jubilant d'autant plus que cette note est la 300ème, écrite Sur du Vent).

     

     

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