rouge sang au levant
le jour a percé
les illusions rêvées
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rouge sang au levant
le jour a percé
les illusions rêvées

Inutile d'imaginer chaque jour
l'éternité.
Un jour c'est bref mais c'est énorme
au regard de la mort.
Et pourtant goutte à goutte trompeur
chaque jour invite à désirer
le suivant qui se dérobe.
...
Hubert NYSSEN, Préhistoire des Estuaires, André de Rache, 1967.

Le jour net comme un parvis désert,
l'horloge arrêtée,
les marches par où le soleil
monte au regard -
ce qui manque : quelque part le chant d'un oiseau.
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.
Une bourrasque achève d'effriter
les fortifications du jourDans le couchant
une voile latine
reconstruit l'horizon
Marie-Ange SEBASTI, revue Autre Sud n° 43, Décembre 2008.
UN JOUR POUR RIEN
Il y a si peu à dire,
à déclarer aux douanes du quotidien.
Un entêtement à vivre.
Une mention passable
en marge du jour.
Pas même un ami
à qui j'aurai tendu la main.
Le ciel était plutôt bas,
retenant son souffle.
Le jour s'est glissé
entre deux riens
comme une rature
sur le calendrier des postes.
Simon MARTIN, écrits au pied de la lettre, Donner à voir, 2010.

Lazare
J'habitais un corps lézardé. Il dut se fendre d'un coup : je reçus l'aube comme un baquet d'eau fraîche.
Quand la nuit n'est qu'une lie et que le regard n'ausculte que l'abîme, quel bonheur (je suis sûr de ce mot) de se hisser hors de la margelle ! Les mains meurtries touchent l'huile du jour ; le visage s'élance, plus léger que les jambes.
Est-ce l'innocence du matin ? La grâce d'un fruit cueilli ? Je ne sais, je ne saurai jamais. Mon cœur bat dans un homme étonné de se savoir en vie. Cela ressemble à un secret.
Le Cinquième Château, Éd. La Fenêtre ardente
Alors que nous nous persuadons de ce côté du globe que l'été bat son plein, derrière l'Oural on ne voit déjà que déclin du jour.
Mais parfois, par nos longitudes, un René CHAR comprend le monde d'une manière orientale :
La nuit ne succède qu'à elle. Le beffroi solaire n'est qu'une tolérance intéressée de la nuit.
La nuit talismanique, Albert Skira, 1972.
Les intuitions des poètes concordent parfois.
Ainsi, de Marcel PELTIER, le court
aube
les choses se nomment
renvoit au dernier distique d'un poème de Georges JEAN
Et le jour ouvre nos lèvres
Et les mots entrent dans les choses.