L'homme hébreu inventa le dialogue avec son Dieu
Face à face impossible, miraculeusement pourvu par le désert
le dieu comme le visage étant des pluriels éternels
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L'homme hébreu inventa le dialogue avec son Dieu
Face à face impossible, miraculeusement pourvu par le désert
le dieu comme le visage étant des pluriels éternels
Insaisissable
La parure changeante
à la manière d'un prince
proche et lointain
à la mesure d'un dieu
Aux questions
toujours les mêmes silences
et pourtant les hommes
toujours regardent le ciel
Venez et contemplez les hauts faits de Dieu ! Merveilleuse est son action sur les fils de l’homme. Il change la mer en terre ferme, à travers le fleuve on marche à pied sec ; dès lors nous mîmes notre joie en lui. Il règne éternellement dans sa force, ses regards observent les nations : que les rebelles ne portent pas le front haut !
PSAUME 66, versets 5-7.
... et si possible un Front moins haut qu'au 1er tour !
...
Drôle de créature que l'homme
Les jours le portent
L'espoir l'entraîne
Le chagrin le terrasse
Et il dérive ça et là
Sans plus oser porter son nom d'homme
Drôle de Dieu perdu dans son absence
Qui pourrait l'aider ?
Comment lui apprendre ?
Il vogue entre les infinis
En impuissance d'amour
Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard 2014.
…interpréter le Livre c'est, d'abord, s'élever contre Dieu afin de soustraire voix et plume à Son pouvoir. Il faut nous défaire de la part divine qui est en nous, dans le but de rendre Dieu enfin à lui-même et jouir de notre liberté d'homme.
Edmond JABÈS, Elya (Le livre des questions tome V), Gallimard, 1969.
Moooi Brave New World Floor Lamp, Marcel WANDERS
...
Je grandis
J’ai maintenant des pantalons longs
J'ai maintenant onze ou douze ans
Je quitte le catéchisme
ma ferveur est déçue
On m’a forcé d’omettre un petit déjeuner
pour me faire avaler une rondelle de carton
Il n’y a pas eu de langue de feu pour descendre en moi
Pourtant j’aurais pu croire en Dieu
...
Alain TORTRA, Action Poétique n° 28-29, 1965.
On abondera à ce poème de saison, dans la mesure où nous sommes nombreux, en cette Pentecôte, à avoir reçu davantage d'eau sur la goule que d'Esprit-Saint.
Quant à la Pologne, elle s'appelle encore, en hébreu moderne, Polanya, calembour favorisé par la fortuité des analogies : ce mot est, en réalité, une phrase, qui se décompose ainsi : "ici" (po) "demeure" (lan) "Dieu" (ya). Du moins était-ce ce que croyaient les Juifs, car là vivaient leur vie juive, malgré l'antisémitisme ambiant, six millions d'entre eux...
Claude HAGÈGE, Dictionnaire amoureux des langues (article Conduites ludiques),
Plon-Odile Jacob, 2009.
Vu par Jean-Christophe AVERTY, le roi de Pologne
était déjà très à cheval sur l'étymologie.
Vous les animaux, vous avez une singulière façon de voir - par vos nerfs, vos muscles, vos dos, autant que par vos yeux. Tu venais d'atterrir de l'autre côté de la vitre, sur l'herbe verte du pré. Noir sur vert, et cette pâte orangée de ton bec, lumineuse comme une lampe Émile Gallé. Tiens, me suis-je dit en te voyant : du courrier. Un mot du ciel qui n'oublie pas ses égarés. Tu es resté dix secondes devant la fenêtre. C'était plus qu'il n'en fallait. Dieu faisait sa page d'écriture, une goutte d'encre noire tombait sur le pré.
Christian BOBIN, L'impossible n° 5