perspective
à hauteur d’homme
renaissant
Dieu en fuite
sur toute la ligne
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perspective
à hauteur d’homme
renaissant
Dieu en fuite
sur toute la ligne
au premier chef
Dieu n'existe pas
mais la peur de la nuit
ou que la pluie ne revienne
calvaire sur la terre
D'autant mieux s'il est le dernier, comme aurait dit Tintin, il rira, et même à gorge déployée (puisqu'intacte)
se rappelant le bon tour joué à Dieu, qui croyait prendre en défaut le premier croyant
mais peut-être jaune, s'il songe au geste inouï de son père, montant avec arme et branchages, prêt à l'irréparable
4, affût
Celui de mon enfance se tenait sous la voûte de mon crâne, en affût d'araignée, à guetter les pensées mauvaises, aujourd'hui entrevues comme innocents papillons. Puis l'insecte s'est laissé épingler dans une boîte, qu'on ouvre parfois pour frémir des supplices jamais vraiment advenus. Sa toile n'est plus visible que sous conditions de lumière, ou d'illumination.
3, barbe blanche
L'homme est à l'index, abandonné comme sur un récif, quand Dieu suit son chemin propre, entre volutes de barbe blanche, replis d'antique sagesse et coussins de chérubins. Musculeux encore, le vieillard passe pourtant la main ; le souffle donné le reprend, l'aspire vers les marges où son visage s'efface, où son nom pour longtemps demeurera interdit.
2, tout voir
De ce qui permet de tout voir, on a fait un nom propre (au châtiment), qui comme un foudre fouette, et comme un astre brille - par son absence parfois. À la fois paire d'yeux façon Big Brother et Dieu le Père bigleux sur nos horreurs, on n'est plus chez nous ici-bas, par la faute de nos propres pierres taillées, des autels édifiés et de tous nos veaux déifiés.
1, le ciel
De par notre peur du couchant – un faux-bond du soleil aurait désorienté – et la faim rassasiée par les miracles de la terre, le ciel accueillit Dieu, pour qu'il joue de ses cosmiques haltères et de là verse l'eau, la lumière et la chaleur. Sur la terre en retour on éleva toutes sortes de temples, où vouloir intensément ce qui adviendrait même sans.
...
Dieu est en colère contre moi
car je l'oblige toujours
à recréer le monde
du chaos, la lumière et le deuxième jour jusqu'à
l'homme, et puis retour au commencement.
Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.