visage jeune
sculpté
dans l'air du temps
à cette pierre
manque une vision
non de pierre
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visage jeune
sculpté
dans l'air du temps
à cette pierre
manque une vision
non de pierre
1, pierre et plume
La pierre est tombée de nuit, fendant bois et feuillages, squelette et chair de l'épaisse forêt, jusqu'au fond des enfers de l'humus, d'où remonteront les sèves au printemps du jour. Et de jour une plume, détachée de tous appétits, à l'heure apaisée et satisfaite, dans un âge d'or du mépris de l'or, s'abandonne aux courants d'air ascendants, pour un mirage fugitif d'où la terre s'absente.
Comme gravées sur la pierre au coin de la sagesse
ils inventèrent des lettres, carrées comme posées aux jours de la Création
pour croître et multiplier, errer, pour déchiffrer tout l'univers
Un mot unique pour le sable et pour le profane, c'est de l'hébreu, on en déduit que le sacré nécessite de la pierre
un Temple, un mur, le plus païen des mégalithes à la porte d'une église
Le destin du sacré serait donc de se dissoudre sous les attaques du temps et des vents ?
La vie prend sa leçon
du mouvement de ce qui ne vit pas :
des constances de l'eau,
des décisions du vent,
des rythmes muets d'une pierre.
La vie prend sa leçon
des mouvements plus assurés qu'elle.
Roberto JUARROZ, Poésie verticale, Trad. R. Munier, Points Poésie Fayard, 1989.
puis assis sur la pierre elle
est chaude polie pourtant par l'eau
glacée - dedans la pointe d'un bâton de marche
qui bouillonne - juste le temps de reprendre souffle
avant de s'éloigner et d'emprunter peut-être une autre force
à l'usure immobile des choses - leur ombre qui grandit quand
on tourne le dos
Georges GUILLAIN, Avec la terre, au bout, Atelier La Feugraie, 2011
Chaque pierre
est le presse-papiers
de son absence.
Laurent ALBARRACIN, Le Secret secret, Flammarion 2012.
La forteresse
Forteresse autrefois dressée à toiser de loqueteux moutons et quelques maigres ruisseaux, à contenir tous mouvements, soldatesque ou brigands
La roche devenue tendre, une fois l'an est vaincue, à la force noueuse du mollet des troupiers du Tour de France,
puis la pierre se fend le reste de l'été, au passage des foules jusque là montées, débandées sans même livrer combat