
au moment
où la mer
m'emportera
les rivages
engloutis
se mêleront
Silvia BARON SUPERVIELLE, Autour du vide, Arfuyen, 2008
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au moment
où la mer
m'emportera
les rivages
engloutis
se mêleront
Silvia BARON SUPERVIELLE, Autour du vide, Arfuyen, 2008

D'une page de "Bereshit rabba"
Le vacarme de trois choses
va de par le monde au-dessus des océans et des neiges
terres de sécheresse et rizières :
et nulle membrane de l'ouïe
ne le capture, le vacarme de trois choses.
Le vacarme du soleil qui va de par le ciel,
le vacarme de la pluie
quand le vent la détache des nuages
et le vacarme de l'âme
d'un corps qui la crache.
Erri DE LUCA, Œuvre sur l'eau, trad. Danièle Valin, Poésie Seghers, 2002

pour la Patrie
sous un certain angle
frappés au coin
les patronymes
du coin

effeuillage
du papier
lettre après lettre
marées
de la lecture
sous la lune
nue

temples
de la consommation
flammes
des néons
icônes
cherchant l'adhésion
odeur de colle

une entaille
un détail
un copeau
noire ou blanche
une tête fendue

Confus le mégaphone amplifie le flou de la foule, trouble la préfecture en décuplant le nombre des pieds traînant au pavé leur pas paisible de bord de mer quoiqu'opposé vent debout au "non" de banderoles percées à jour. Les drapeaux se répètent en coquelicots et les slogans flottent en muguet de la bouche de Nation aux oreilles d'une république bien en place.

...
On traversait sans y penser les clairs juillets de l'existence
A quoi bon d'ailleurs revenir à de telles banalités
Tout été se prend pour l'Eden et la jeunesse pour la vie
Peut-être faut-il s'en réjouir et laisser aller l'inconscience
On reconnaît la transparence à ce qu'elle fut inaperçue
...
Olivier BARBARANT, Elégies étranglées, Champ Vallon, 2013