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  • L'ANGE (2/4)

    ange,gardien,troupeau,

     

    2, messages

     

    Apparition flûtée, chuchotée, la musique étrange des sphères se faufile à travers anches, voie tracée à travers branches, messages ventés en vols de mésanges, dangers signifiés de nuées sombres à l'oreille, mais par qui ? Qui à l'autre bout de ces orgues souffle sa prophétie, inspire ses lumières de derrière le vitrail, qui pour gardien du troupeau des rêves ?

     

     

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  • PAS DE NAUFRAGE POUR EMMANUEL MOSES

     

     

    LA MER INTÉRIEURE

     

    En chacun de nous il y a une mer

    Parfois on l'entend, parfois pas

    On peut la traverser, on peut s'y noyer

    On peut y lancer un message dans une bouteille

    Le poème est ce message qu'un autre nous-même trouvera un jour

    De l'autre côté de celui qu'on est

    Si un poème nous fait du bien c'est parce qu'on sait qu'il ira loin

    Qu'il sera ballotté

    Qu'il luttera contre des vents de travers

    Mais que pour finir il vaincra

    Parvenant sans encombre à son destinataire

    Qui n'est autre que l'autre nous-même

    Cet autre absolu

    Ce même absolu

    Il y a les femmes et leur corps mystérieux

    Il y a la cigarette qui est souffle, feu et poudre grise

    Qui est le trait d'union entre la bouche et le monde

    Et nous savons que la bouche est l'embouchure de l'âme

    Il y a les alcools forts au goût de baies ou de caramel

    Comme ils vous écorchent et vous fendent !

    Mais il y a avant tout le poème, plus mystérieux, plus incandescent, plus âpre encore

    Le poème qui est notre faim, notre soif, notre nécessité et notre désir

    Nous voulons nous fondre dans le corps et l'esprit de notre poème

    Nous voulons inhaler et réduire en poussière brûlante notre poème

    Nous voulons nous enivrer brutalement de notre poème

    La mer tempêtueuse qui nous déchire

    La mer docile qui nous miroite

    La mer translucide où nous voyons d'insoupçonnables trésors

    La mer noire comme un cauchemar qui ne finit pas

    Le poème y suit son voyage

    Il surnage

    A-t'on jamais vu un poème faire naufrage ?

     

    Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard 2014.

     

     

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