D'autres vieux maghrébins
Continuent d'user le soleil à leur peau tannée
James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000
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D'autres vieux maghrébins
Continuent d'user le soleil à leur peau tannée
James SACRÉ, Écrire à Coté, Tarabuste, 2000
Le langage est une peau. Je frotte mon langage contre l'autre. C'est comme si j'avais des mots en guise de doigts ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. L'émoi vient d'un double contact : d'une part toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié unique qui est "je te désire" et le libère, l'alimente, le ramifie, le fait exploser, le langage jouit de se toucher lui-même ; d'autre part j'enroule l'autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j'entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire auquel je soumets la relation.
Roland BARTHES, Fragments d'un discours amoureux
là fleurit la peau
quand ma main se dégante
et glisse hors de sa mort
je saisis le jour au vol
et sans violence
lui tresse les cheveux
Gérard TITUS-CARMEL, Ici rien n'est présent, Champ Vallon, 2002
pas tous les jours qu'on peut lire un poème
POUR L'APPARITION DE LA NEIGE
une sensation d'abord
les yeux fermés je la vois
s'accomplir légère épiphanie
un son inouï
puis en flocons par nappes
manteau et robe et dessous pourquoi pas la peau
"ma-neige"
et peut-être notre-neige à nous
qui tombe même en tempête si tendrement
sur les bouleaux et dans les combes
en telles festivités
Bernard CHAMBAZ, Et, Flammarion, 2020
Relâchés sur le sable où se cristalisent des heures identiques, ou fiévreux sur les pierres roulant sur des horizons neufs, nos pieds recherchent dans ces journées édéniques la simplicité perdue quand la précipitation martèlera la chape des villes, et toute notre peau sous l'œil brûlant du sel et la caresse de l'air rosé ouvrant l'appétit de soirée constitue son nécessaire de cuir pour le trajet de retour.
frisson
oreille
de la peau
attentive
ou rêveuse
presque totale obscurité la forme
de son visage tenu le fouet
des cheveux tressés elle sort
de la douche se sèche
étendue dans la nuit des jours les plus longs
ceux du foin des légers coups de tiges
sur la peau les frissons font venir
l'envie de se mettre sur le côté
de l'homme l'ourlet des fesses bien contre lui.
Thierry LE PENNEC, Un pays très près du ciel, Le dé bleu, 2005
les lettres
la peau des mots
la chair
alors
serait l'esprit
impossible
à épeler