hématomes noirs
couvrant la peau
des tambours
puis
afflux de sang
irriguant le silence
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hématomes noirs
couvrant la peau
des tambours
puis
afflux de sang
irriguant le silence
moins touchée
touchante désormais
apogée de la peau
caresse en ellipse
la peau est
le visage
de la pomme de terre
enveloppe et geôle
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
Je suis un raciste de la paix :
les yeux bleus tuent,
les yeux noirs massacrent,
les cheveux frisés égorgent,
les cheveux lisses bombardent,
les peaux mates dépècent ma peau,
et les peaux blanches versent mon sang.
Seuls ceux qui n'ont pas de couleur
seuls les transparents sont bons
qui me laissent dormir la nuit en paix
et apercevoir le ciel
à travers eux.
Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.
Une idée de la morale
La musique est interdite
hallucination de l'esprit
affolement des ventres
Suspecte la poésie
contournant à dos d'âne la voie des anciens
Criminelle la peau
de la cheville étincelle du péché
à l'épaule qui force le désir
Que barbe ou voile
dévorent ces visages éblouis
ou ce seront les pierres
La Peau
Yeux ouverts sur la nuit
Les ombres domestiques du chevet et du lit
La douce douce dune d'une épaule polie.
Hervé Le TELLIER, Maraboulipien, Le Castor Astral, 2008.