la plus grande réserve
du chameau
dans son omoplate
gravée
de paroles
pour la soif
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la plus grande réserve
du chameau
dans son omoplate
gravée
de paroles
pour la soif
comme dans le Livre
ne pas lire
interpréter
rameau
sorti des eaux
eau dormante
d'octobre
la rivière
bordée d'ormes
d'or
Aujourd'hui homme qui marche, court et vole, le bourgeois demeure assis sur les tendances d'un méridien mental éclairé d'une lune toute en estomac, comme autrefois au velours des fumoirs, au cuir des berlines. Sa pensée s'amollit, se conforte où se conforment ses fesses, jamais ne fusera par-dessus tête.
Les gestes absurdes,
les discours absurdes,
ceux qui déforment le visage dans le miroir
ou le miroir devant le visage,
ne résolvent pas le monde,
mais ils consolent parfois
de l'ennui nauséeux
de ce grand non-sens
Les gestes absurdes,
les discours absurdes,
sont justement le sens
là où il n'existe pas.
Une grimace devant le miroir,
une distorsion dans le langage
ou un rictus au fond de dieu ou de l'homme
redresse au moins la tige
qui souvent soutient une fleur
dont le soleil ne se souvient pas.
Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012
Impossible à dénuder totalement, à puiser du cercle fermé de sa nuit, rétive à séparer l'or et la boue du fleuve qui l'a pétrie, sa promesse est inscrite au front des mortels, au risque d'un effacement fatal. Dire la vérité, main levée, sent la gageure, droite qui s'efforce de rejoindre la courbure des choses nécessaire à leur déséquilibre tangent.
Fissures intérieures,
fentes par où filtre goutte à goutte
le liquide épais et oppressant
de cette profonde invasion
que nous appelons prière.
...
Roberto JUARROZ, Dixième poésie verticale, Trad. F.M.Durazzo, Corti, 2012
la flûte
du berger
les heures
des grands espaces
ne pipent mot