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  • Emmanuel MOSES, L'HOMME ET DIEU

     

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    Drôle de créature que l'homme

    Les jours le portent

    L'espoir l'entraîne

    Le chagrin le terrasse

    Et il dérive ça et là

    Sans plus oser porter son nom d'homme

    Drôle de Dieu perdu dans son absence

    Qui pourrait l'aider ?

    Comment lui apprendre ?

    Il vogue entre les infinis

    En impuissance d'amour

     

    Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard 2014.

     

     

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  • LE CHARME DU RABBIN

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    Si les aveugles ('iverim) sont appelés "inondés de lumières" ou encore "éblouis", c'est pour ne pas heurter leur sensibilité. La Torah en effet considère souvent le fait d'être aveugle comme la conséquence d'une punition divine. Les rabbins, voulant s'écarter d'un tel sens qui ne correspond pas à leur théologie et ne pas condamner les aveugles, les appellent "inondés de lumière" (sagi nahor), expression laudative. Le mot invite à regarder un handicap de manière positive et à appréhender la réalité différemment.

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    Sagi nahor est donc devenu l'expression générique pour désigner les euphémismes dans la littérature rabbinique.

     

    Pauline BÈBE, À l'ombre du tamaris, Presses de la renaissance, 2010.

     

     

     

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  • La MAISON selon EMMANUEL MOSES

     

     

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    Une maison, ça naît du rien de la terre

    Du rien du ciel et des étoiles

    Du rien des arbres

    Une maison, un jour, ça sera tout

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    Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard, 2014

     

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  • Des TRACES d'HENRI MESCHONNIC

     

     

    mais nous

    ne faisons que suivre

    des traces

    nous-mêmes ne sommes

    que des traces

    de la vie

    c'est pourquoi il nous faut tant

    nous tenir pour ne pas nous perdre

    tant entendre ce qu'on dit

    sans savoir

    tant voir ce qu'on

    cotoie sans le voir et moins

    on reconnaît l'invisible

    plus on devient invisible

     

    Henri MESCHONNIC, Je n'ai pas tout entendu, Dumerchez, 2000.

     

     

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  • Des TRACES d'EMMANUEL MOSES

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    Était-il paysan ? Chasseur ? Poète ?

    Il observait ces traces d'un monde inatteignable

    Et semblait absorbé par une pensée qui l'assombrissait

    S'il était paysan, il devait songer à sa moisson gâtée

    S'il était chasseur, à son gibier manqué

    Et s'il était poète, à des mots cherchés vainement

    ...

     

    Emmanuel MOSES, Sombre comme le temps, Gallimard, 2014

     

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  • Les CHANSONS de la VIE

     

     

    La Chanson d'Hélène

     

    La chanson a la forme d'une ronde, elle tourne toujours

    roule au brouhaha des villes, dans le silence d'un champ,

    un dessin d'enfant, et sa couleur entre dans la maison

     

    Une voix y grave son contrepoint

    celle d'un adulte aux empreintes de tabac

    et même d'un mâle

    aux prises avec les femmes, aux activités de carnassier

    mais entravé, au pic de sa vie, redoutant des pentes sans soleil

     

    Ses joues, ses paupières s'assombrissent

    bien vite les volets se fermeront

     

    La ronde tourne encore, on croit tenir une main

    il n'y a plus personne

     

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  • Henri MESCHONNIC au JARDIN

     

     

    nous marchons dans un jardin

    sa saison

    est toute en nous

    les oiseaux savent

    qu'ils ne doivent pas redire

    nos paroles

    nous sommes de la même substance

    cette substance

    fait notre histoire

     

    Henri MESCHONNIC, Je n'ai pas toit entendu, Dumerchez, 2000.

     

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  • Coleman HAWKINS : un MORCEAU de BRAVOURE

     

    Body and soul

     

    Clapotis d'abord, balancement, puis tumulte

    aux confins de la suffocation,

    un nageur, un naufragé peut-être.

    Il souffle dans son saxophone, autant que le contraire

    L'air expiré lui revient, l'éloigne de sombrer

    à la surface il pourra durer

     

    Haletant

    souffleur inspiré d'un verre à jamais miraculé

    au bord de la brisure corps et âme

     

    En cette marée la nuit vaut le jour

    la phrase sans cesse s'augmente

    mais le jour n'éteint la nuit

    ni l'onde noire ce cuivre flotté

    tant qu'aux poumons reste un peu d'air

    à expulser en morceaux de bravoure

     

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