Si les aveugles ('iverim) sont appelés "inondés de lumières" ou encore "éblouis", c'est pour ne pas heurter leur sensibilité. La Torah en effet considère souvent le fait d'être aveugle comme la conséquence d'une punition divine. Les rabbins, voulant s'écarter d'un tel sens qui ne correspond pas à leur théologie et ne pas condamner les aveugles, les appellent "inondés de lumière" (sagi nahor), expression laudative. Le mot invite à regarder un handicap de manière positive et à appréhender la réalité différemment.
...
Sagi nahor est donc devenu l'expression générique pour désigner les euphémismes dans la littérature rabbinique.
Pauline BÈBE, À l'ombre du tamaris, Presses de la renaissance, 2010.
Commentaires
Heureux hasard, d'éminentes expertes autour de moi affirment avec force qu'ici "euphémisme", en est un... Selon Le Rachi, de Troyes, il ne s'agirait pas d'atténuer une réalité, mais de la contredire, voire de l'augmenter ! L'hyperbole du pauvre, ou quelque chose d'approchant...
" Le chat du Rabbin " a-t-il lui aussi écrit un midrash à ce sujet ?
Rachi aimait à faire l'andouille.
Pas de midrach mais une prière : Sheba Israël.