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  • La LANGUE : Roger LAHU (à l'USURE)


    Roger LAHU pointe des expressions toutes faites, et se révolte doucement contre leur absurdité. N4728 n°16 en rassemble quelques spécimens sous le titre "Comme on dit" :


    "mets-y un peu du tien"


    du mien ?

    que voulez-vous

    que j'abandonne


    un organe

    un membre

    une pensée fugitive ?


    et au pied de quelle pieta

    déposer

    ce don ?


    à quel mur

    accrocher

    ces pitoyables et sanguinolents

    ex-voto ?

     

     

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  • UBU ne MANQUAIT pas d'"R"


    André de FOUQUIÈRES a publié Cinquante ans de panache.

    Le titre de l'opuscule, redoublé de la particule, renseigne assez sur le personnage...


    Interrogé malicieusement sur l'usage du mot « merdre » par le Père Ubu, il opposait vivement:

    1. « merde », qui selon lui appartient à l'histoire (Cambronne), et dessine une ligne droite,
    2. « merdre », qui est déplaisant, dépourvu de sens, est plus laid, et dessine un labyrinthe.


    Édifiant, cornegidouille !


     

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  • Il y a HÔTESSE et HÔTESSE (rediffusion de l'été)



    Maintenant que l'on a fait des caissières des hôtesses de caisse, je préconise que toutes les barrières se changent en hôtesses de bar!


     

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  • Le BOULANGER et la CHALEUR

     

    Si l'Assomption est une désincarnation de la Vierge, la torpeur quant à elle s'incarne à la perfection dans le 15 août...


    Retouche à la torpeur


    l'empereur a passé la revue des fenêtres

    et dort et son cheval sous lui

    leur bronze écrase la grand-place


    dans l'été vide

    le silence en point d'orgue

    a pris l'emblème d'un heurtoir de cuivre


    Daniel BOULANGER, Fenêtre mon navire, Grasset, 2008.


     

     

     

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  • FLAUBERT et la BÊTISE (rediffusion de l'été)

     


    On trouve dans la correspondance de Gustave FLAUBERT une lettre dans laquelle il moque avec vigueur une dame qui rendait régulièrement visite à ses parents, proférant force inepties.

    Il avertit alors qu'il projette d'en collecter le flux pour en faire un livre recensant tous les possibles de la bêtise humaine.

    Bouvard et Pécuchet pointaient ainsi leur nez. Le petit Gustave avait dix ans.


     

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  • Sans QUEUE ni TÊTE (rediffusion de l'été)


    Le prénom LOUIS serait dérivé de CLOVIS.

    En effet, il proviendrait de la troncation par les premiers rois Louis du C initial: CLOVIS - C = LOVIS = LOUIS (CQFD). Cette opération linguistique traduisait leur déférence vis à vis de leur illustre prédécesseur.


    Il est à noter que la papes dénommés PIE ont usé du même stratagème, par égard pour le saint fondateur de l'Eglise, PIERRE.

    On remarque alors avec stupeur que les rois s'amputent volontiers par la tête, tandis que les papes se délestent plus facilement de leur queue.


     

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  • DESNOS et PROSPECTUS (rediffusion de l'été)

     


    En 1919, Robert DESNOS publiait Prospectus, un recueil de poèmes fait du recyclage de formules publicitaires, ou d'inscriptions entr'aperçues dans la rue: "cuisine bourgeoise", "il faut laisser des arrhes", "entrez sans frapper"...

    Détournant l'une de ces formules, il conclut ainsi un poème:


    À la porte d'un hôtel meublé
    un écriteau était collé:
    ICI ON PEUT APPORTER SON AMOUR.


     

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  • POÉSIE : 1 - FOOTBALL : 0 (but de Serge WELLENS)


    Pendant que les observateurs des choses du football s'adonnent à leur goût du psychodrame, en feignant de se demander si les Bleus parviendront à battre les Îles FEROE, respirons-en l'air pur et sauvage, avec Serge WELLENS :


    COURRIER DES FEROE


    Souviens-toi

    de ce bref instant

    dans le monde


    Nous dormions du même sommeil

    chacun habitant l'autre

    dans le froid la dureté


    C'était

    va savoir où

    entre 6 et 7 degrés

    de longitude Ouest

    entre 61 et 62 degrés

    de latitude Nord


    Ton profil de jeune plante

    dansait sous le vent

    parmi les buissons

    de ce pays sans arbres


    Pays pénitent


    Du côté de Torshavn

    la mer faisait naufrage

    on y voyait des astres

    se tordre de douleur


    Le ciel se couvrait

    de nuages d'oiseaux

    sternes

    fous de bassan

    courlis cendrés

    pétrels


    C'était présage

    de cet instant

    immense et bref dans le monde


    Chacun habitant l'autre


    Trente années comme si

    nous ne devions jamais mourir.


    Il m'arrive d'oublier que je perds la mémoire, Folle avoine, 2006.


    Et comment vont-ils prononcer Torshavn, ces brillants commentateurs ?...

     

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