Littéralement "rose et vin", l'expression persane "gol-o mol" résume ce que le monde peut offrir de plus désirable. On apprécie que ce bouquet se présente ainsi à l'oeil, avec tant de rondeurs.
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Littéralement "rose et vin", l'expression persane "gol-o mol" résume ce que le monde peut offrir de plus désirable. On apprécie que ce bouquet se présente ainsi à l'oeil, avec tant de rondeurs.
De bal à spirale de notes
rose de santé
Selon René DAUMAL,
un poème qui ne serait pas lu ne vaut pas plus qu'un oeuf pourri.
Pas d'éclosion possible, sans la couvaison par le lecteur.
D'Albert CAMUS, sur le langage:
Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.
Comme on doit être malheureux, avec un vocabulaire de 500 mots. Comme est épais le brouillard, à qui ne sait trouver la racine des choses.
De grâce, enseigne-moi l'art de trouver la rime;
Ou, puisque enfin tes soins y seraient superflus,
Molière, enseigne-moi l'art de ne rimer plus,
BOILEAU a bien raison de prier qu'on lui accorde l'art de la rime ou, mieux encore, celui de renoncer à la rime.
Il est vrai que la rime ajoute un mortel ennui aux vers médiocres; le poète alors est un mauvais mécanicien qui fait entendre le bruit choquant de ses poulies et de ses cordes.
C'est VOLTAIRE qui vient d'acquiescer à ce propos.
Voici un siècle que la poésie a fait exploser rimes et métrique. Mais en réalité, cette liberté conquise plonge les poètes - et aussi leurs lecteurs - dans le puits sans fond de tous les possibles. Le cadre de la poésie n'est plus dans sa forme, mais dans l'exigence de sincérité qui pèse sur le poète. Tandis que le règne de la rime se fondait sur une culture commune, admise par tous.
En s'en privant, le poète doit tenter de toucher son lecteur par le seul contenu de son texte, sans faire jouer une connivence avec lui, qui ne reposerait que sur un système de conventions.
Et VOLTAIRE de conclure:
Je ne puis souffrir qu'on sacrifie à la richesse de la rime toutes les autres beautés de la poésie.
Nicolas Bouvier a bâti sa vie littéraire sur l'écume d'un ancien voyage.
Son écriture alliait la précision et l'humilité de l'entomologiste. Et en l'écoutant, on était saisi par cette rigueur, qu'il manifestait également à l'oral. Amplifiée encore à la fin de sa vie, par la fixité de son regard.
Il semble que ce genre de perfection - qui n'est pas l'apanage des écrivains - émane d'une réceptivité au présent, d'une indéboulonnable attention à l'instant, même quand il n'est que l'écho fatigué d'une expérience lointaine.
Nicolas Bouvier n'a pas raconté son périple: il en a relevé les traces, demeurées présentes, au moment de sa relation.