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Jean FOLLAIN

  • L'ŒUF selon Jean FOLLAIN

    vert,brun,paysage,,automne,

     

    L'œuf

     

    La vieille dame essuie un œuf

    avec son tablier d'usage

    œuf couleur ivoire et lourd

    que nul ne lui revendique

    puis elle regarde l'automne

    par la petite lucarne

    et c'est comme un tableau fin

    aux dimensions d'une image

    rien n'y est

    hors de saison

    et l'œuf fragile

    que dans sa paume elle tient

    reste le seul objet neuf.

     

    Jean FOLLAIN, Territoires, Gallimard,1953

     

     

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  • Jean FOLLAIN et les PAROLES

    feuille,nervures,

     

    Paroles

     

    On parlait d'amours prétendues

    à l'ancienne table

    où travaillaient les vers

    sur le fourneau le fer chauffait

    la lentille cuisait sombre

    par la porte ouverte

    la beauté du feuillage amer

    et des oiseaux à gorge rouge

    devant les mots humains

    que gouvernait une syntaxe éprouvée

    resplendissait.

     

    Jean FOLLAIN, Territoires, Gallimard,1953

     

     

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  • Sous le SABOT de Jean FOLLAIN

    cheval,sang,sabot,

     

    Les siècles

     

    Regardant la marque du sabot

    de son cheval de sang

    le cavalier dans cette empreinte contournée

    où déjà des insectes préparaient leur ouvroir

    devina la future imprimerie

    puis pour lui demander sa route

    il s'approcha du charpentier

    qui près d'une rose

    en repos contemplait la vallée

    et ne lirait jamais de livres.

     

    Jean FOLLAIN, Territoires, Gallimard,1953

     

     

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  • Jean FOLLAIN, PEINTRE CHINOIS

    La poésie de FOLLAIN agit comme sur ces longs rouleaux laissés par des siècles d'encres chinoises.
    Ses personnages y sont à peine visibles, posés dans de vastes paysages où voisinent forêts, ruisseaux, montagnes, cultures...
    Comme à vol d'oiseau, on y parcourt des étendues où l'on trouvera aux recoins des fermes des servantes nourrissant les poules, où des conscrits en divagation parmi les seigles.
    Les personnages y mènent une existence incidente à tout le reste de la Création, et ne pèsent guère plus qu'une fleur; ils sont pour ainsi dire corollaires aux corolles...

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  • La VIE en FACE

    On lit en conclusion d'un poème de Jean FOLLAIN, publié en 1937:

    "Il ne s'agit pas de panégyrique, ô poète
    mais de dire les choses
    telles qu'elles sont"

    Avec FOLLAIN, on est déjà dans la poésie contemporaine, et on ne peut que souscrire au principe qu'il énonce.
    Toutefois, on peut imaginer que, s'il a eu l'occasion de dire en public son poème, il l'a déclamé avec force trémolos.
    C'est l'avantage de l'écrit, moins soumis au poids des modes.

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  • L'ARCHER Jean FOLLAIN

    « Le poème, comme le tableau, est le lieu miraculeux où se rencontrent comme par nécessité des éléments arrachés pour l’éternité à la contingence de leur trajectoire » et que « partant du détail, de l’anecdotique, la poésie de Jean Follain ne vise rien moins que la totalité. » (Jean-Yves DEBREUILLE).

    Ce commentaire vaut sans doute pour d'autres, mais est particulièrement pertinent pour la poésie de FOLLAIN, parfumée à l'encaustique, et sursautant aux craquements des armoires.

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