dimanche
en arpèges
chat à la vitre
où le jour décline
le thé refroidit
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dimanche
en arpèges
chat à la vitre
où le jour décline
le thé refroidit
amour
énergie
propres
puis sales
au point de fuite
silo à grains
cathédrale
sans chapelet
bâti
sans génie
pure matière
C'était le temps où la mer était pure. Le flux, comme une maraîchère ivrogne poussant sa voiturée de beurre noir, ne charriait pas aux marchés des rivages les mottes rondes et molles de mazout, qui ont empoisonné la danse des méduses. Voilà de quoi est faite sa chair noircie, de la nouvelle Vénus qui nous sort de l'écume goudronneuse. Elle est la fille de soute, la rinceuse de réservoirs, la putain de cale des pétroliers géants que les Japonais fabriquent, défiant toute concurrence, à la grosse, comme les montres. Bouddha a vendu ses danseuses pour un verre de pétrole. Déchirées, les robes sacrées flottent sur la mer en nappes irisées, haillons graisseux.
Georges LIMBOUR, Soleil bas, Poésie Gallimard, 1972
océan
de l'orchestre
en arche
sur la mer
houle des archets
Dans un orgue de Barbarie la musique entre par un carton troué et sort par un tuyau de métal. Au tir à la carabine, l'ordre est inversé : la balle sort par un tuyau de métal et entre dans un carton. Quand on utilise des cartons de foire dans un orgue de Barbarie, la musique s'enraye.
Lucien SUEL, Je suis debout, La Table Ronde, 2014
des ronces
le sang vif
du luth
des eaux stagnantes
l'envol de la flûte
ferré
sur les rails
qu'une vie
sans retour
éternel aller