
écorce
terrestre
horizon
dessiné par l'arbre
qui me nourrit
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écorce
terrestre
horizon
dessiné par l'arbre
qui me nourrit

et grandes maisons fraîches
de pierre où l'on protège
bronzages d'épaules de jambes
laissant derrière soi
tremblement d'herbes jaunes, roses montantes, allées, insectes, dans les mains ce ramassage de haricots qu'on pose en bout de table, soleil vert soudain étale en attendant l'équeutage, à plusieurs.
Thierry Le PENNEC, Un pays très près du ciel, Le dé bleu, 2005

Le soleil dans ce Nord
sur son tapis de vibrations continues
lance des traits stridents
Le signe peut-être
qu'il est temps de changer d'ère
comme fait le Japon parfois
en raison de ses papillons
ou seulement de repeindre les fenêtres
s'offrir un nouveau vertige
à repartir immobile
à l'écoute de la forme du temps

À trop vouloir démonter les statues, on tombe sur des cœurs qui bougent à peine.
On devrait suivre le bonheur de plus près et ne retenir du monde que ses grands titres.
Isabelle PINÇON, C'est curieux, Cheyne, 1995

Le temps a son témoin, qui successivement effiloche, décolore ou cuit, affiche des fêtes aux conscriptions les détonations de la vie, adjudications contre jours en or et promesses matérielles sur bail à céder. S'entrechoquent ces plats chrysanthèmes à toute volée, à chaque tête un son de cloche dépasse, haussé du col et gorge déployée, jusqu'à enlever le haut et s'y voir déjà.

Nuits sans sommeil
ni terre ferme
de la clarté dans les yeux
mais javel
plus qu'océan
dernier domicile oublié
lessivé
la rue seul présent
offert au maraud
avec sa liberté fière à gueuler
hors du temps qui fait la poussière
mise aux pas des passants

pain
lancé aux poules
flaques
ou marcher
cour
des miracles

la fille la mienne je veux dire
l'enfant de ma chair la part
féminine de moi-même incarnée danse
sur le parquet "papa regarde" les tours
complets sur un pied ses nattes
volent d'un bout à l'autre de la pièce elle habite
mes yeux, exclusivement.
Thierry Le PENNEC, Un pays très près du ciel, Le dé bleu, 2005