mémoire
entassée
jusqu'à l'effacement
brouhaha
jusqu'au silence
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
mémoire
entassée
jusqu'à l'effacement
brouhaha
jusqu'au silence
Accompagné par le ciel en marche
les cheveux couchés dans le lit du vent
la rivière lente à longer mes phrases
un tracteur peinant dans ma direction
le bois qui me lance tous ses oiseaux
les mots qui me traînent ombre lente
le moment bouge avec moi
Ludovic JANVIER, Une poignée de monde, Gallimard, 2006
écorce
terrestre
horizon
dessiné par l'arbre
qui me nourrit
et grandes maisons fraîches
de pierre où l'on protège
bronzages d'épaules de jambes
laissant derrière soi
tremblement d'herbes jaunes, roses montantes, allées, insectes, dans les mains ce ramassage de haricots qu'on pose en bout de table, soleil vert soudain étale en attendant l'équeutage, à plusieurs.
Thierry Le PENNEC, Un pays très près du ciel, Le dé bleu, 2005
Le soleil dans ce Nord
sur son tapis de vibrations continues
lance des traits stridents
Le signe peut-être
qu'il est temps de changer d'ère
comme fait le Japon parfois
en raison de ses papillons
ou seulement de repeindre les fenêtres
s'offrir un nouveau vertige
à repartir immobile
à l'écoute de la forme du temps
À trop vouloir démonter les statues, on tombe sur des cœurs qui bougent à peine.
On devrait suivre le bonheur de plus près et ne retenir du monde que ses grands titres.
Isabelle PINÇON, C'est curieux, Cheyne, 1995
Le temps a son témoin, qui successivement effiloche, décolore ou cuit, affiche des fêtes aux conscriptions les détonations de la vie, adjudications contre jours en or et promesses matérielles sur bail à céder. S'entrechoquent ces plats chrysanthèmes à toute volée, à chaque tête un son de cloche dépasse, haussé du col et gorge déployée, jusqu'à enlever le haut et s'y voir déjà.
Nuits sans sommeil
ni terre ferme
de la clarté dans les yeux
mais javel
plus qu'océan
dernier domicile oublié
lessivé
la rue seul présent
offert au maraud
avec sa liberté fière à gueuler
hors du temps qui fait la poussière
mise aux pas des passants