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Sur du vent - Page 281

  • POÉSIE : 1 - FOOTBALL : 0 (but de Serge WELLENS)


    Pendant que les observateurs des choses du football s'adonnent à leur goût du psychodrame, en feignant de se demander si les Bleus parviendront à battre les Îles FEROE, respirons-en l'air pur et sauvage, avec Serge WELLENS :


    COURRIER DES FEROE


    Souviens-toi

    de ce bref instant

    dans le monde


    Nous dormions du même sommeil

    chacun habitant l'autre

    dans le froid la dureté


    C'était

    va savoir où

    entre 6 et 7 degrés

    de longitude Ouest

    entre 61 et 62 degrés

    de latitude Nord


    Ton profil de jeune plante

    dansait sous le vent

    parmi les buissons

    de ce pays sans arbres


    Pays pénitent


    Du côté de Torshavn

    la mer faisait naufrage

    on y voyait des astres

    se tordre de douleur


    Le ciel se couvrait

    de nuages d'oiseaux

    sternes

    fous de bassan

    courlis cendrés

    pétrels


    C'était présage

    de cet instant

    immense et bref dans le monde


    Chacun habitant l'autre


    Trente années comme si

    nous ne devions jamais mourir.


    Il m'arrive d'oublier que je perds la mémoire, Folle avoine, 2006.


    Et comment vont-ils prononcer Torshavn, ces brillants commentateurs ?...

     

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  • Un TRAIT PERSAN

     


    Littéralement "rose et vin", l'expression persane "gol-o mol" résume ce que le monde peut offrir de plus désirable. On apprécie que ce bouquet se présente ainsi à l'oeil, avec tant de rondeurs.


     

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  • CARNET en FILIGRANE (rediffusion de l'été)



    De bal à spirale de notes
    rose de santé


     

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  • René DAUMAL et l'INCUBATION (rediffusion de l'été)



    Selon René DAUMAL,

    un poème qui ne serait pas lu ne vaut pas plus qu'un oeuf pourri.



    Pas d'éclosion possible, sans la couvaison par le lecteur.


     

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  • Albert CAMUS : MAL NOMMER (rediffusion de l'été)


    D'Albert CAMUS, sur le langage:

    Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.


    Comme on doit être malheureux, avec un vocabulaire de 500 mots. Comme est épais le brouillard, à qui ne sait trouver la racine des choses.


     

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  • L'ART de ne RIMER PLUS (rediffusion de l'été)


    De grâce, enseigne-moi l'art de trouver la rime;

    Ou, puisque enfin tes soins y seraient superflus,

    Molière, enseigne-moi l'art de ne rimer plus,


    BOILEAU a bien raison de prier qu'on lui accorde l'art de la rime ou, mieux encore, celui de renoncer à la rime.

    Il est vrai que la rime ajoute un mortel ennui aux vers médiocres; le poète alors est un mauvais mécanicien qui fait entendre le bruit choquant de ses poulies et de ses cordes.

    C'est VOLTAIRE qui vient d'acquiescer à ce propos.


    Voici un siècle que la poésie a fait exploser rimes et métrique. Mais en réalité, cette liberté conquise plonge les poètes - et aussi leurs lecteurs - dans le puits sans fond de tous les possibles. Le cadre de la poésie n'est plus dans sa forme, mais dans l'exigence de sincérité qui pèse sur le poète. Tandis que le règne de la rime se fondait sur une culture commune, admise par tous.

    En s'en privant, le poète doit tenter de toucher son lecteur par le seul contenu de son texte, sans faire jouer une connivence avec lui, qui ne reposerait que sur un système de conventions.


    Et VOLTAIRE de conclure:

    Je ne puis souffrir qu'on sacrifie à la richesse de la rime toutes les autres beautés de la poésie.

     

     

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  • Nicolas BOUVIER : l'USAGE de la LANGUE (rediffusion de l'été)


    Nicolas Bouvier a bâti sa vie littéraire sur l'écume d'un ancien voyage.

    Son écriture alliait la précision et l'humilité de l'entomologiste. Et en l'écoutant, on était saisi par cette rigueur, qu'il manifestait également à l'oral. Amplifiée encore à la fin de sa vie, par la fixité de son regard.


    Il semble que ce genre de perfection - qui n'est pas l'apanage des écrivains - émane d'une réceptivité au présent, d'une indéboulonnable attention à l'instant, même quand il n'est que l'écho fatigué d'une expérience lointaine.

    Nicolas Bouvier n'a pas raconté son périple: il en a relevé les traces, demeurées présentes, au moment de sa relation.


     

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  • JARRY FAIT l'ÂNE


    Alfred JARRY attribuait aux Chinois cette vision de la bicyclette :


    petit mulet que l'on conduit par les oreilles en le bourrant de coups de pieds.


     

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