Comme le Christ sur le lac,
j'ai marché dans ma vision.
Mais je suis descendu de ma croix
Car je crains l'altitude.
Mahmoud DARWICH, cité par Michel MĖNACHĖ, in Décharge n° 145.
Ėcrit peu après un anévrisme de l'aorte, qui faillit bien le crucifier.
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Comme le Christ sur le lac,
j'ai marché dans ma vision.
Mais je suis descendu de ma croix
Car je crains l'altitude.
Mahmoud DARWICH, cité par Michel MĖNACHĖ, in Décharge n° 145.
Ėcrit peu après un anévrisme de l'aorte, qui faillit bien le crucifier.
L'objectivité poétique n'existe que dans la succession, dans l'enchaînement de tous les éléments subjectifs dont le poète est, jusqu'à nouvel ordre, non le maître, mais l'esclave.
Paul ÉLUARD, Comme deux gouttes d'eau, 1934.
En ces questions, maître et esclave, effectivement, se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Carrefour des Dieux
à Gaston PUEL
Trahis parfois par une bulle
Que font les dieux sous la mangrove ontologique
Évoquent-ils en soupirant
Le temps où ils passaient au crible les étoiles
Tournaient la meule du soleil
Regarnissaient nos testicules
Et nous soufflaient de bonnes irraisons
De jouer les aèdes ou les matadors
Certains éclats furtifs dans l'eau sombre
Nous donnent à penser qu'ils se portent des toasts
Ou bien qu'ils s'affrontent au couteau
Pour déterminer qui d'entre eux doit devenir
L'unique.
Jean ROUSSELOT, Passible de..., Autres Temps, 1999.
Le poète trouve dans le rêve de quoi désarticuler le réel. Pour lui, il s'agit de la seule manière de libérer l'homme des contraintes idéologiques, et d'assurer à l'esprit des conquêtes inépuisables en donnant un plein effet réel à tout ce qui émanerait de cette source imaginaire.
Christophe DAUPHIN, revue Décharge n° 145.
Cette citation clôture une sinistre polémique mettant son auteur aux prises avec la revue, pour des raisons que l'on devine malheureusement étrangères au rêve...
Paul ĖLUARD avait le goût des anthologies. [...] Quand il propose en 1947 sa lecture d'un siècle de poésie, de Chateaubriand à Reverdy, il donne à ce survol un titre aux accents de manifeste : « Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi ». Et dans son préambule, il précise on ne peut plus clairement sa pensée : « Les professeurs de poésie étant conçus mais à naître, je me méfie des anthologies objectives. On nous apprend ici à mourir plutôt qu'à vivre, à se cacher plutôt qu'à se révéler. »
André VELTER, Préface à Paul ĖLUARD, J'ai un visage pour être aimé, NRF Poésie/Gallimard, 2009.
Les mots nouveaux créés par les événements, ou ceux que le caprice met à la mode, prêtent d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent je ne sais quoi d'amphigourique et d'obscur qui leur donne une supériorité soudaine, ils paraissent profonds à ceux qui ne les comprennent pas.
H. DE BALZAC, Les Mots à la mode, 1830.
N'attends pas l'ultime ligne
Qu'on pourrait bien t'interdire
Pour demander à la mort
De te laisser tes racines
Comme à maints arbres qu'elle arrache
Distraitement l'hiver
Et qui le printemps venu
Reverdissent assez pour
Que l'oiseau le moins subtil
Hésite à s'en écarter sur l'heure
Ô mort diras-tu regarde
Mes survivants déjà s'apprêtent
À m'habiller en dimanche
Pour ma lente semaine de pourriture
À toi je ne demande
Qu'une brève illusion
De durée surnuméraire
Pas plus de temps qu'il n'en faut
À un chevreuil nouveau-né
Pour se tenir debout
Ainsi pourrais-je feindre
À mes propres yeux
De n'être qu'en congé
Jean ROUSSELOT, Passible de..., Autres Temps, 1999.
J'ai peu de considération
pour ces agités
qui voudraient nous faire croire
qu'ils sont dynamiques.
Je ne respecte pas les imitations
de vitesse.
Grégoire LACROIX, Les nouveaux euphorismes de Grégoire, Max Milo, 2009.