Le véritable antonyme du poétique n'est pas le prosaïque mais le stéréotypé.
Roland BARTHES, L'obvie et l'obtus, Seuil, 1982.
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Le véritable antonyme du poétique n'est pas le prosaïque mais le stéréotypé.
Roland BARTHES, L'obvie et l'obtus, Seuil, 1982.
…interpréter le Livre c'est, d'abord, s'élever contre Dieu afin de soustraire voix et plume à Son pouvoir. Il faut nous défaire de la part divine qui est en nous, dans le but de rendre Dieu enfin à lui-même et jouir de notre liberté d'homme.
Edmond JABÈS, Elya (Le livre des questions tome V), Gallimard, 1969.
Moooi Brave New World Floor Lamp, Marcel WANDERS
Puisque la preuve a été faite vendredi des vertus prophétiques de l'anagramme, poursuivons :
... dans les cent-dix-neuf façons de disposer d'un c, h, i, e, n, il y a niche, ce qui allie au prodige d'ingéniosité fonctionnelle dont fait preuve cet animal l'agrément d'un caractère facétieux, alors que sur les cent quatre-vingt mille quatre cent quarante façons dont on pourrait tenter de s'accomoder d'un l, i, n, g, u, i, s, t, e, il n'en est pas une qui offre à la pensée ou à l'âme le moindre havre de paix. Comment peut-on être linguiste ?
Stella BARUK, l'Écrit du temps, Minuit, 1982.
Facétieux, le vent a bouleversé les lettres de l'affiche pour mieux nous indiquer dans quel sens il compte souffler :
LE FRANC MENE GALA
MARCEL EN LA FANGE
Il s'avère donc qu'il souffle dans une direction hostile car, si le Franc semble évoquer notre pays, il faut rappeler que ce nom est celui d'une tribu germanique qui mit naguère la pâtée à la Gaule.
Quant à Marcel, il ne fait aucun doute que ce prénom empreint de noblesse symbolise toute la fierté de notre nation.
Obstinées, les lettres ont refusé de s'ordonnancer dans un sens favorable aux Bleus.
Vu l'exposition Vallotton : le feu sous la glace au musée Van Gogh d'Amsterdam (c'est plus chic) et apprécié les titres des xylographies. En voici quelques échantillons, mais toutes sont du même bois :
Un bon souvenir de lecture.
Plus que cinquante ans et 2 jours à attendre, et je pourrai dire qu'il parle de moi...
Crié d'en-bas
Mon Dieu ! qui m'acculez comme une bête, entre mon père et mon enfant
Quel sang donc versez-vous dans ce tonneau sans fond ?
Pour qui tremblent nos os, fichés dans l'éventaire
De la boucherie rouge où vous ouvrez nos mères
Éventrant une espèce en lui jetant le ciel
Soldant les bas morceaux tombés de votre étal
Lavant à grands seaux d'eau le carreau terminal
Et nous laissant muets, le souffle à ras de terre
Pareils au boeuf lié qui voit l'homme aux bras secs
Lever la masse en fonte et viser dans sa vie
Quand son front fait un bruit de solive pourrie ?...
Luc BÉRIMONT, Les mots germent la nuit, 1951, Poésies complètes Tome 1,
Le Cherche-midi éditeur / Presses univeritaires d'Angers
Rembrandt, Le boeuf écorché, 1655, Musée du Louvre
En fin d'après-midi, les radios prises dans la journée sont passées dans un vétuste épidiascope et projetées sur un drap pour notre édification. Poumons mités, bronches d'étoupe, échines mangées d'ostéoporose. Nous étions tous là à jouir du spectacle, à voir défiler fressures et anatomie ravagées avec des "oh !" et des "ahh !" des "chut !", excités et rigolards comme au cinéma. Nous sommes loin du centre et les distractions ne sont pas si nombreuses. Quand sont apparues mes vraies pompes à air de riche, à peine ombrées et entamées, ça a presque été l'ovation. Comme si j'avais marqué un but en solitaire. Tous ces souffreteux se réjouissaient en somme de me voir si bien équipé pour leur survivre.
Nicolas BOUVIER, Le poisson-scorpion, 1982, Gallimard.
Nicolas BOUVIER, un attaquant Suisse que les Bleus devront surveiller...