
à chaque nom
il manque d'être
le nom
chacun fut un début
qui rêva de fonder
le commencement
chacun dans ce rêve
s'est couvert d'un visage
floraison du bref
que sa propre brièveté
efface
Bernard NOËL, in Extraits du corps, Poésie/ Gallimard, 2006.
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à chaque nom
il manque d'être
le nom
chacun fut un début
qui rêva de fonder
le commencement
chacun dans ce rêve
s'est couvert d'un visage
floraison du bref
que sa propre brièveté
efface
Bernard NOËL, in Extraits du corps, Poésie/ Gallimard, 2006.
...
Je crois en ce temps des limbes
Où j'ai tiré mon sexe à la courte paille.
Mon nom est un souvenir d'enfance.
J'ai des points communs
Avec le chat du voisin.
Je me récite par coeur.
Souvent je me confonds
Avec le premier venu.
Marie-Anne BRUCH, Ecrit(s) du Nord n° 23-24.
Chaque variété de plante a un nom, mais pas chaque mouvement de main.
Yoko TAWADA, La Nouvelle Revue Française, mars 2012.

- Mignon, n'est-ce pas ? On va l'appeler Cajou.- Cajou ? Impossible : c'est l'année des "H" !
- Ah ! ce n'est pas l'année des "K"… Alors on l'appelera Pistache.
(Cette note portant le numero 800, on a songé sous l'empire de l'exaltation à l'appeler Charlemagne).
Avant le passage à l'heure d'hiver, un dernier petit tour chez le glacier :
Le glacier
Le goût d'un sorbet
Comme à une rose
Est le nom
Qu'on lui donne.
Le goût d'un nom
Est celui des choses qu'il désigne.
Est celui de la chose
Qu'il est.
Les glaces qu'ils aiment,
Les enfants habillés de rose
Les montrent
du doigt.
Jan BAETENS, Cent fois sur le métier, Les impressions nouvelles, 2008.
D'une jeune poètesse belge aux atmosphères un peu inquiétantes :
Dans le sac de voyage il y a tout
Mais les outils ont des noms qui changent
Le seau un jour vous jette dans le puits.
Kathleen LOR, in Décharge n° 148.
...mais la poésie s'accommode mal de la quiétude.
Les intuitions des poètes concordent parfois.
Ainsi, de Marcel PELTIER, le court
aube
les choses se nomment
renvoit au dernier distique d'un poème de Georges JEAN
Et le jour ouvre nos lèvres
Et les mots entrent dans les choses.