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mots - Page 3

  • L'ÉVIDENCE selon Jeanine MOULIN

    lampe,lumière,

     

    L'évidence

     

    Elle ne s'entoure pas de mots,

    de ces mots qui engagent parfois le poète,

    dans un marais de poissons flétris.

     

    L'évidence,

    on la trouve parfois à l'hôpital

    sur une feuille de températures

    sans syllabes,

    pleine de chiffres qui ne riment pas,

    muette et blanche

    au seuil de cette mort

    qui inspire tant de mots aux poètes,

    mais ne parle pas.

     

    Jeanine MOULIN, Les mains nues, Librairie St Germain des Prés, 1971.

     

     

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  • RIPOSTE

     

    aiguillage des mots

    vers des lieux communs

     

    riposte par la syntaxe

    étrange

    du poète

     

     

     

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  • MOTS

     

    nuit

    jour

     

    les mots sont sacrés

     

    le vitrail entre les deux

     

     

     

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  • Roger FOULON pour bien FOULER 2017

     

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    Il faut réinventer le monde

    Avec des mots couleur de blé

    Aussi lisses que des galets

    Sur le cuir d'une fronde.

     

    Il faut larguer vers la lumière

    Des mains ayant forme d'oiseaux

    Et pénétrer parmi les eaux

    Sous l'abri des paupières.

     

    On touche alors à l'apparence

    Que les yeux ne savent pas voir,

    A la vérité des miroirs

    Devenus transparences.

     

    Roger FOULON, L'envers du décor, Ed. du Spantole, 1967.

     

     

     

     

    2017 ne suffira peut-être pas à ce programme,

    mais on peut se souhaiter

    d'au moins essayer !

     

     

     

     

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  • ACTUALITÉ ISLANDAISE (2/2) : Gyrdir ELIASSON

    moutons,bélier,

     

    Promenade

     

    Nous gravissons les sentiers

    de la montagne en parlant

    et tout ce que nous disons

    - bon ou mauvais

    s’enfonce dans la montagne

    et ne bouge plus

     

    Une nappe de pluie

    sur l’herbe où les moutons paissent

    sur les pentes

    toisons mouillées


    et leur bêlement s’enfonce

    dans la montagne

    comme les mots

     

     

    Gyrdir ELIASSON, Trad. Catherine Eyjolfison et l'auteur, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

     

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  • VOIX de RÛMÎ

    fleur,plastic,

     

    Élève tes mots, pas ta voix.

    C'est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre.

     

    Djalâl-od-Din Rûmî, Mathnawî - la Quête de l’Absolu, Trad. Eva de Vitray-Meyerovitch, Le Rocher, 2014.

     

     

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  • TO KAZUKO : QUE BRISURE ET DÉBRIS

     brisure,débris

     

    Des mots pour nous

     

    Même avec nos jours tachés d’un peu de soleil

    nos gestes ressemblent encore

    à ceux des réfugiés.

    Les yeux affamés

    la bouche desséchée

    ça nous va toujours bien.

     

    Au loin

    dans le ciel

    toutes ces illusions d’arsenaux s’écroulent

    mais celles de la ville future

    s’écroulent aussi

    et il apparaît une silhouette

    sur du papier brûlé.

     

    Nous ne sommes pas encore habitués

    à saluer des morts

    nous ne savons pas encore apprécier

    la terreur

    nous ne savons pas mesurer

    combien d’espace nos mots soutiennent.

     

    Notre mémoire se lie à des objets brisés

    et nos mots ne recueillent que brisure et débris.

     

    TO Kazuko, Action poétique n° 25, octobre 1964.

     

     

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  • Georges PEREC : le DICTIONNAIRE MODE d'EMPLOI

    Cinoc, qui avait alors une cinquantaine d'années, exerçait un curieux métier. Comme il le disait lui-même, il était "tueur de mots" : il travaillait à la mise à jour des dictionnaires Larousse. Mais alors que d'autres rédacteurs étaient à la recherche de mots et de sens nouveaux, lui devait, pour leur faire de la place, éliminer tous les mots et tous les sens tombés en désuétude.

    Georges PEREC, La vie mode d'emploi, Hachettes Littératures, 1978.

     

    On se permettra de lui suggérer pour l'édition 2013 : sécurité, communautarisme, ceinture d'explosifs, télé-réalité, pouvoir d'achat...

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