céphalée
au goût de pierre
loin des courbes
de déesse
des héros triomphants
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céphalée
au goût de pierre
loin des courbes
de déesse
des héros triomphants
Pas même eu le temps de me tenir parmi les prés,
ni de m'offrir pleinement à la tendre écume,
et te voici déjà, vent mauvais.
Charles REZNIKOFF, Poèmes (1920), trad. E.Antonnikov et J.Silberstein, Héros-Limite
Ex 20
Toujours ces idoles
Quatre générations
peut-être
s'y briseront
ou mille s'illumineront
abreuvées de ces paroles
d'or
tombant sur ce désert
désargenté
Il faudra sacrifier le métal aussi
du glaive
qui taille les pierres
qui guigne la chair
Ces années gaspillées, comme si j'étais immortel,
ces nuits passées à parler
mots flamboyants, parfois, comme lucioles dans le noir -
scintillant, s'éteignant et pour finir, plus de lumière.
Charles REZNIKOFF, Poèmes (1920), trad. E.Antonnikov et J.Silberstein, Héros-Limite
l'ouest
l'or
ruée
vers le Pacifique
loin de la paix
noms propres
pris en photo
cailloux
ramenés de voyage
souvenirs
pris dans l'herbier
Voici venu le temps où notre amitié se dépouille complètement, c'est-à-dire devient quelque chose d'indicible, je dirais presque d'animal. Car il n'y entre plus seulement le goût de partager des idées et des expériences, il y entre réellement le désir de se retrouver corporellement, en dehors de ce que nous pourrons nous dire ou ne pas nous dire d'intéressant. Le désir de se dire côte à côte beaucoup de choses inutiles, autour des essentielles.
Roland BARTHES, L'expérience, Le corps de l'Autre, France Culture, 2021