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  • FRANKÉTIENNE et la CHUTE

    cheval,blanc,noir,

     

    Que ta chute soit ton cheval, pour continuer le voyage.

     

    Frankétienne, Melovivi ou le Piège, Riveneuve éditions, 2009.

     

     

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  • SYMPHONIE

    fougères,

     

    Les fougères éternellement louent la majesté de la forêt

    Frustration de la symphonie

    son creuset prive le violon d'un solo

     

     

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  • Eugénio de ANDRADE : N'ÉCOUTE PAS

     

    hiver,chemin,

     

     

    N'écoute pas ces voix qui ne cessent

    de croître au chemin de l'hiver,

    les lieux où le corps d'errance

    en errance renonce à être corps

    sont mortels, n'écoute pas ces voix

    où le soleil pourrit, plus jamais.

     

    Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.

     

     

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  • Daniel 5, 19 (commentaire 6)

    route,neige,givre,

     

    L'union de toutes les craintes fait la force d'inertie, elle blanchit les veines des hommes

    leurs mains prises de paresse ne savent plus se tendre, ni pointer l'horizon

    sous une chape de givre, leur volonté se fige devant des aurores éteintes

     

     

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  • Daniel 5, 19 (commentaire 5)

    ombre,

     

    Les corps prennent dimension grandiose, mais c'est en échange de toutes nuances

    Se couchant, le soleil les allonge aussi, mais ne promet qu'une nuit

    de solitude, cernée de vie sauvage

     

     

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  • Daniel 5, 19 (commentaire 4)

    muet,

     

    Au plus sûr, c'est par étouffement qu'on efface les langues, qui coloraient les mappemondes

    en les remplaçant par celles des vainqueurs, couverts soit de sang soit d'argent

    ou sans autre ennemi que négligence, faute d'air dans nos paroles, de mémoire dans nos poumons

     

     

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  • Daniel 5, 19 (commentaire 3)

    jardin,fourmis,

     

    Au passage des fourmis, que de safranés moinillons, même nus pieds, prennent soin de les épargner

    nous rengorge d'un espoir enfantin, mais comme dispersé d'un coup de pied ancien

    Pourquoi faut-il le bizarre de ces défroques pour retrouver le chemin de ce Jardin ?

     

     

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  • Daniel 5, 19 (commentaire 2)

    visage,cadran solaire,

     

    On l'appelle le livre des visages, on y voit des amis qui sourient, joie de vivre de ce siècle

    Les pouces sont levés, comme gantés de velours, puis indistinctement semblent pointer le sol

    devant qui rechigne à ce bonheur usiné

     

     

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