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  • DIEU (3/4)

     

    dieu,doigt,

     

    3, barbe blanche

     

    L'homme est à l'index, abandonné comme sur un récif, quand Dieu suit son chemin propre, entre volutes de barbe blanche, replis d'antique sagesse et coussins de chérubins. Musculeux encore, le vieillard passe pourtant la main ; le souffle donné le reprend, l'aspire vers les marges où son visage s'efface, où son nom pour longtemps demeurera interdit.

     

     

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  • DIEU (2/4)

    porte,serrure,trou,

     

     

    2, tout voir

     

    De ce qui permet de tout voir, on a fait un nom propre (au châtiment), qui comme un foudre fouette, et comme un astre brille - par son absence parfois. À la fois paire d'yeux façon Big Brother et Dieu le Père bigleux sur nos horreurs, on n'est plus chez nous ici-bas, par la faute de nos propres pierres taillées, des autels édifiés et de tous nos veaux déifiés.

     

     

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  • DIEU (1/4)

    jésus,mont sainte odile,église,ciel,

     

    1, le ciel

     

    De par notre peur du couchant – un faux-bond du soleil aurait désorienté – et la faim rassasiée par les miracles de la terre, le ciel accueillit Dieu, pour qu'il joue de ses cosmiques haltères et de là verse l'eau, la lumière et la chaleur. Sur la terre en retour on éleva toutes sortes de temples, où vouloir intensément ce qui adviendrait même sans.

     

     

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  • שקע : le COUCHER-TROU

     

    soleil,coucher,océan,

     

    La nuit invite aux cavernes, le sommeil aux profondeurs, aux poches d'ombre, aux ventres de terre humides

    auprès de nous fatigués s'étend aussi le besoin du réconfort le plus ancien, de l'amour le plus intime

    le soleil s'y enfouit aussi, et sans fin, la dernière de nos nuits y conduira encore

     

     

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  • זכר : le SOUVENIR-MÂLE

     

    x,arbre,écorce,

     

    L'homme seulement serait capable du souvenir, de faire jaillir des sous-sols les paroles des ancêtres comme leurs cris de bravoure

    vers l'oreille d'un fils, le limaçon d'un neveu, le labyrinthe d'un disciple, encore à initier, et mâles eux aussi

    On supposera donc l'inconséquence des femelles, oublieuses linottes, leurs trilles sans mémoire volant si bas

     

     

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  • Le SEIGNEUR de Pierre GARNIER

    peche,poissons,

     

    dés croés dés cleus ed'z àns

    ahoques flèques harpons

    - chés pores pichons is m'dizoè't' ech Sàangneur

    miu qu'ech tchurè

     

    des croix des clous, hameçons

    des crochets flèches harpons

    - les pauvres poissons m'en disaient plus

    sur Notre Seigneur que le curé

     

    Pierre GARNIER, Le Jardin Ouvrier, 1995-2003, Flammarion, traduit du picard par l'éditeur.

     

     

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  • Guy BÉART AUSSI A CHAUD

     

    pied,,chaud,

     

    ...

     

    Délaissant avant l'heure son torride bureau
    L'ami Gaston chez lui est rentré bien trop tôt
    Il fait chaud
    Il a trouvé sa femme seule avec un monsieur
    A part le drap du d'ssus, ils n'avaient rien sur eux
    Il fait chaud


    Gaston restait sans voix, sa femme ne disait rien
    Alors l'autre type a dit "Y a qu' comme ça qu'on est bien"
    Il fait chaud, il fait chaud
    "Vous croyez ?" dit Gaston, "Je peux vous l'affirmer"
    Gaston s'est dévêtu et tout s'est arrangé
    Il fait chaud, on peut pas s'fâcher

     

    ...

     

    Guy BÉART, 1975.

     

     

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  • Gerdur KRISTNÝ : ses FRÈRES et ses SŒURS

     

    anniversaire,gâteau,bougies,

     

    Mes frères et sœurs


     

    N’ai pas de souvenir de moi

    sans eux

     

    n'ai pas vraiment existé

    avant leur naissance

    message du tout-puissant

    gravé sur la plante des pieds

     

    n’ai pu le déchiffrer

    jusqu’à présent

     

    peut-être parce que

    les devançant toujours


    n’ai jamais vu leurs empreintes

     

    désire

    garder l’avance


    au moins jusqu’au cimetière

    pour n’avoir jamais de souvenir

    sans eux

     

    Gerdur KRISTNÝ, Trad. Henri Deluy, Liliane Giraudon et l’auteur, Action Poétique n°174, décembre 2003.

     

     

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