avec son temps
le bout du nez
comme horizon
le journal du matin
pour prophétie
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avec son temps
le bout du nez
comme horizon
le journal du matin
pour prophétie
le temps
débrayé
homme sans aiguilles
moins pendule que pendu
à ses envies
si la rose
pétales sous le vent
nous ensable
soufflons sur le temps
pour l'éteindre
aller simple du sable
pas de mouchoir
le temps n'est jamais grippé
Si seulement tu savais !
tout a changé - certains
pensent que le monde s’est écroulé
d’autres que s’est levé
le soleil du bonheur suprême
que sais-je ? seulement ceci : que le temps
a passé et que tu as hanté
mon esprit
m’est encore et toujours caché
ton savoir
l’art de la veine ouverte
Ingibjörg HARALDSDÓTTIR, Traduction Catherine Eyjolfison, Action Poétique n° 174 décembre 2003.
À l'heure où est diffusé ce poème, personne ne sait si le monde s'est écroulé ou si s'est levé le soleil du bonheur suprême...
Privés de la surprise du temps qu'il fera
ne nous reste que celle de celui qu'il nous reste
le jardin nocturne étincelle
je sens sur moi l'empreinte des fleurs
chaque arbre me confie son apparence
l'âme se dissipe en chants d'oiseau
et le temps simplifié engendre
un simulacre
Hubert HADDAD, Oxyde de réduction, Dumerchez, 2007.
Le froid chatouille mon crâne,
Et comment l'avouerait-on -
Moi aussi le temps me rogne,
Comme il ronge ton talon.
La vie se vainc elle-même,
Et le son fond peu à peu ;
Quelque chose manque à l'appel,
Se souvenir est fastidieux.
Pourtant c'était mieux naguère,
Comparer n'est pas permis
Comme le sang bruissait hier
Et comme il bruit aujourd'hui.
Sans doute n'est-ce pas sans risque
Que ces lèvres-là remuent :
L'arbre murmure et s'agite,
Bien qu'il doive être abattu.
1922
Ossip MANDELSTAM, Le Deuxième Livre (1916-1925), Circé 2002, trad. Henri ABRIL.