Je le vois encore s'engouffrer dans la vieille Victoria qui puait le cuir et le crottin (et qui allait être remplacée par une cinq chevaux Citroën).
Hervé BAZIN, Vipère au poing, 1948.
Darwin ne l'avait pas prévu.
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Je le vois encore s'engouffrer dans la vieille Victoria qui puait le cuir et le crottin (et qui allait être remplacée par une cinq chevaux Citroën).
Hervé BAZIN, Vipère au poing, 1948.
Darwin ne l'avait pas prévu.
...
Tous les escaliers ont des rampes
Tous les toits sont bleus par ici
Et les veines qui font aux tempes
L'étrange escalier des soucis
Les soucis sont couleur des songes
Les songes couleur du destin
Ce que j'aime est ce qui me ronge
L'ombre est éprise du matin
...
Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.
Marianne s'interrogeait récemment sur ce qui était vraiment « mieux avant ».
Jacques IZOARD nous propose sa réponse, mi-fraise mi-ortie :
Avant, c'était
vraie rivière et tournaient
carrousels, bons enfants
peut-être imaginaires.
Mais les étés flambaient,
les fraises étaient rouges.
Avant, c'était
demeurer muet
près de son père qui criait.
Hautes orties
ôtez-vous du chemin.
Je dors en moi.
Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Complies de la patience
Des enfants courent s'impatientent
Ne se résignent pas aux heures mesurées
Et veulent que le jour dure un peu encore
Et voilà qu'on se prend à rêver
À la hâte du temps à l'automne aux vendanges
Aux ombres qui s'allongent sur le pré
On dit la saison déjà est bien avancée
Alors que l'été est encore à son plein
Et que le beau temps traîne en longueur
Dans la résignation des couchants somptueux
Pleins de frissons et de rumeurs
Robert MOMEUX, Lanterne Sourde, Potentille, 2008.
Le temps n'est que longue paresse
Aux prés mouillés les soirs sont doux
Restez restez rien ne vous presse
La pluie est si belle au mois d'août
...
Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.
Ecouté récemment cette excellente émission (grâce au podcast, qui est au XXIème siècle ce que le VHS était au XXème, la poussière en moins).
On y entend Louis ARAGON savourer la large audience de ses poèmes par le biais de la chanson.
Puis il évoque par comparaison les tirages dont devaient se satisfaire de leur vivant ses glorieux devanciers poètes : 1500 exemplaires pour les parutions de Paul VALERY et entre 1000 et 1200 pour Victor HUGO...
Moralité : pour vivre de sa poésie, quand elle n'est pas adaptée par FERRE, BRASSENS ou FERRAT, il faut être mort.
Sinistre perspective.
Dans la tête, mille petites têtes
ont des regards partout,
font l’obscurité, la clarté.
Nous pénétrons dans chacune d’elles.
Se morcèlent nos cerveaux.
Nous atteignons le bleu.
Dans le caillou, le poing gelé.
Mais un cœur bat quand même
qui ne fait que répéter
soubresauts et coups sourds.
D’autres poings dans le poing
sont des pierres à la volée.
Jacques IZOARD, Thorax, Phi éd. 2008.
Beau siamois de lait
de couleur d'armes
C'est donc ton chartreux