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  • MÉMOIRE

    bleu,rouille,

     

    bleue

    la mémoire

     

    même amère

     

    même au goût d'écorces

    d'orange

     

     

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  • Le VIRUS selon René DEPESTRE

    guerrier,épée,chevalier,

     

    Oui je suis un nègre-tempête

    Un nègre racine-d’arc-en-ciel


    Mon cœur se serre comme un poing

    Pour frapper au visage les faux-dieux

    Au bout de ma tristesse

    Il y a des griffes qui poussent

    Je fais sauter mes ténèbres

    En mille matins de lions.


    La foudre sur vos toits, c’est moi!


    Le vent qui brise tout, c’est moi !

    Le virus qui ne pardonne pas, c’est moi !

    Les désastres à la Bourse, c’est moi !

    De bon cœur mon soleil signe tous vos fléaux !

    ...

     

    René DEPESTRE, Action Poétique n° 32-33, 1967

     

     

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  • CHANSON

    céramique,oiseau,échassier,

     

    chanson

    où se chauffer

    se lover

     

    à habiter

     

    qui nous habitera

     

     

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  • HIVER

    brouillard,

     

    silence

    loi de l'hiver

     

    mur

    sans son

    du brouillard

     

     

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  • DEMAIN selon Andrée CHEDID

    nénuphar,nymphéa,rosée,

     

    Du même pas

     

    Un soir, hors de la fête,

    Tu m'as fait escorte.

    La vie nulle part ne s'achève

    Mais vient le temps de marées.

     

    Le vent lasse les peines

    Demain souffle aux portes,

    Rien n'est jamais perdu

    De ce qui fut aimé.

     

    Andrée CHEDID, Textes pour un poème, Flammarion, 1983

     

     

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  • La JEUNESSE selon Andrée CHEDID

    cheval,jeunesse,poulain,

     

    Jeunesse

     

    à mon fils

     

    Tes lèvres happent l'étoile

    Ton rire force l'été

    La liberté est ce silex

    Que tu affûtes

     

    Et je recule ô mon fils

    Sur l'horizon léger

    Et je m'attarde

    Pour que jeunesse te soit gardée.

     

    Andrée CHEDID, Textes pour un poème, Flammarion, 1983

     

     

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  • TRÉSOR

    fleur,rouge,jaune,

     

    Enfants, d'aventureux marins nous tirent dans le sillage de leur convoitise, noyant nos yeux dans la vision d'un trésor
    coups de bêche et montée d'escaliers étincellent du désir de la découverte d'un coffre
    et que serait le comble de l'ivresse, une île cachant un trésor ou l'inverse ? et où la croix de ce Sud ?
    Convoitise de l'étoile, de tout temps préférée à son absence, enterrée sous l'accumulation des sables
    rien n'est entrevu contre la mauvaise fortune, que le trésor qu'ont espéré nos aïeux et que guignent aussi nos voisins
    et les doigts et le cou s'épaississent de l'alcool de ces bijoux mais leur découverte ne desaltérera pas
    plus que la convoitise qui répand en vain la salive autour du trésor perdu de la parole et du baiser
    Captif des marées et du ciel immense qui bordent cette île, on néglige la facile moisson de leur or
    trompé peut-être par ce que semble contenir le mot trésor d'abondance et de métal précieux
    de scintillement gagné par la force de la convoitise, par l'étouffement de la seule découverte qui vaille
    il faut savoir accepter l'évanouissement du trésor, pour peu que subsiste la fortune d'une vie vécue
    la richesse d'avoir accompli la promesse chuchotée sur le moïse dans le secret du firmament

     

     

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  • Andrée CHEDID TELLE QU'ELLE EST

    soleil,oreilles,visage,

     

    Tels que nous sommes

     

    Avant que l'univers ne nous habite,

    Nous habitions l'univers.

     

    La parole trouve en nous son unique paysage

    Le silence déborde de songes à venir.

     

    Entre l'instant vécu et l'instant à vivre,

    S'inscrit notre visage éternel.

     

    Andrée CHEDID, Textes pour un poème, Flammarion, 1983

     

     

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