Atteindre l'âge
du prestige
de ne plus être compris
l'ivoire fait des défenses
sur les cheveux des sages
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Atteindre l'âge
du prestige
de ne plus être compris
l'ivoire fait des défenses
sur les cheveux des sages
Épitaphe
Je n’ai pas eu l’envie d’abattre des soleils vivants
Ou d’arracher des étincelles aux planètes mortes
Mais j’ai tenté d’incendier la brume sombre
Le raisin de la rêverie des hommes de mon temps.
Nicolas LABIS (adaptation Charles Dobzynski), Action Poétique n° 24, juin 1964.
La porte
Va et ouvre la porte.
Dehors il y a peut-être
un arbre ou une forêt,
ou un jardin,
ou une ville magique.
Va et ouvre la porte.
Il y a peut-être un chien qui gratte,
il y a peut-être un visage,
ou un œil,
ou l’image d’une image.
Va et ouvre la porte
S’il y a de la brume,
elle se dissipera.
Va et ouvre la porte
Et s’il n’y avait que le tic-tac des tenèbres,
et s’il n’y avait qu’un souffle creux
Même s’il n’y avait rien.
Va et ouvre la porte
Il y aura au moins un courant d’air.
Miroslav HOLUB (traduit du tchèque par François Kerel), Action Poétique n° 24, juin 1964.
Couplets
droit sortis de leurs alvéoles
en armées crochues d'uniformes couleurs
les foules s'hypnotisent de ce Reich
pacifique
qui sape les ruines
pour relever des palais
fait remonter les sables
aux vitraux
aux miroirs brisés
...
Tes seins ont poussé,
et ta sagesse,
et tes cheveux.
Sache-le désormais :
Ce n'est pas avec la grandeur du passé qu'on fabrique des lendemains.
Ce n'est pas la mélancolie qui t'amènera à ton essence.
Lyonel TROUILLOT, Le doux parfum des temps à venir, Actes Sud, 2013.
Nées de la grand-nuit d'avant nous
dans cette terre-ci
ou celle-là pourquoi pas
nos racines ne valent
que pour l'élan qu'elles nous donnent
L'évidence
Elle ne s'entoure pas de mots,
de ces mots qui engagent parfois le poète,
dans un marais de poissons flétris.
L'évidence,
on la trouve parfois à l'hôpital
sur une feuille de températures
sans syllabes,
pleine de chiffres qui ne riment pas,
muette et blanche
au seuil de cette mort
qui inspire tant de mots aux poètes,
mais ne parle pas.
Jeanine MOULIN, Les mains nues, Librairie St Germain des Prés, 1971.
amour et chair
exaltés
cul par-dessus tête
ne me touche pas