On permet aux passereaux toutes traversées, poitrines bombées, balles lancées en un tir nourri de silence
battement d'ailes superflu, qui assoupiraient les trajectoires pour un festin de miettes, une ivresse de flaque
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On permet aux passereaux toutes traversées, poitrines bombées, balles lancées en un tir nourri de silence
battement d'ailes superflu, qui assoupiraient les trajectoires pour un festin de miettes, une ivresse de flaque
LA RESPIRATION DE LA MER
Errantes les paroles, les fenêtres,
respiration à fleur de mer au creux de l'arche,
épaule immense et légère, l'espace entier
comme un seul corps où commence le vent.
António RAMOS ROSA, Accords, 1989, Trad.Michel Chandeigne, Poésie-Gallimard, 1998.
Si la source est un œil, j'échappe à la vue de qui je suis né, et chaque chose du monde devient éloignement
Si l'œil est une source, voyant le monde je suffis à l'engendrer, et chaque chose du monde se résoud en larmes
La source nous mène jusqu'aux lointains salés ; l'œil enfante dans les douleurs
Serpente le trouble des eaux lentes, au talon de palais lumineux et hardis
de même s'insinue le blanc de la page, entre les idées les plus fines
comme aussi depuis Venise, les pages impriment leur labyrinthe, de vide et d'encre noire, pour que circulent les sagesses aventureuses
Tout le long de tes côtes
entre tes frontières
dans toute la largeur de tes artères
je souhaite croiser voiles pleines
pérégriner toutes coquilles ouvertes
Bien au-delà de leur richesse
tes richesses me nourriront
moi et d'autres souffrant de même soif
Quelqu'un a-t-il déjà vu le cheval ? Je le dessine
dans le jeu des syllabes musculaires.
Haleine longue, volume de désir,
air pulsé des naseaux, jour clair.
...
António RAMOS ROSA, Le cycle du cheval, 1975, Trad. Michel Chandeigne pour Poésie / Gallimard, 1998.
Passée la première lune
la volonté de veille est soufflée
l'habitude étend sa nuit
On suppose la nova où les cartes la mentionnent
l'œil se plaît dans son oubli
...
un seul instant gouverne
l'infini pliage des mondes
où naître et mourir s'enlacent
ô mélodie
Hubert HADDAD, Une rumeur d'immortalité, Dumerchez, 2000.