aveuglé
plein soleil
sous les paupières
tout un ciel
de montgolfières
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aveuglé
plein soleil
sous les paupières
tout un ciel
de montgolfières
espagnole
l'heure s'alentit
le soleil
mis sous cape
senteurs de braise
Le soleil allume nos jours et leurs travaux, éclaire nos idées, en gorgeant de sucre leurs meilleurs fruits
dans la promesse de son retour on s'endort et chaque matin sa fidélité réchauffe de son lait
rayonne de bons soins, prunelle pour nos yeux, sève pour nos bras, jusqu'à la pulpe de nos doigts
Avec ses rondeurs reçues de la nature, sa rousseur déposée par les lèvres du soleil
qui sifflent aussi la chair mûre et généreuse, et susurrent leur invite aux caresses
c'est lui, l'abricot, qu'un scribe plus attentif aurait nommé fruit défendu
1, le ciel
De par notre peur du couchant – un faux-bond du soleil aurait désorienté – et la faim rassasiée par les miracles de la terre, le ciel accueillit Dieu, pour qu'il joue de ses cosmiques haltères et de là verse l'eau, la lumière et la chaleur. Sur la terre en retour on éleva toutes sortes de temples, où vouloir intensément ce qui adviendrait même sans.
La nuit invite aux cavernes, le sommeil aux profondeurs, aux poches d'ombre, aux ventres de terre humides
auprès de nous fatigués s'étend aussi le besoin du réconfort le plus ancien, de l'amour le plus intime
le soleil s'y enfouit aussi, et sans fin, la dernière de nos nuits y conduira encore
Le jour net comme un parvis désert,
l'horloge arrêtée,
les marches par où le soleil
monte au regard -
ce qui manque : quelque part le chant d'un oiseau.
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.