L’homme est un animal à chapeau mou qui attend l’autobus 27 au coin de la rue de la Glacière.
Alexandre VIALATTE
De même, la France est un pays producteur de fromages qui découvre chaque hiver l'existence de la neige.

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L’homme est un animal à chapeau mou qui attend l’autobus 27 au coin de la rue de la Glacière.
Alexandre VIALATTE
De même, la France est un pays producteur de fromages qui découvre chaque hiver l'existence de la neige.


est-ce que la neige adoucit le paysage ?
est-ce important ?
des flocons comme on enfilerait des perles
de siècles
du temps qui file, dégringole...
mauvais temps ? au contraire, ça ralentit,
la vie se pose, le monde murmure sa
respiration longuement, c'est l'éternité.
absence. paix. un chien s'étonne sous les
sapins, moi je scrute le néant blanc, j'y
cherche une trace du verbe, quelque chose.
Jean-Christophe BELLEVEAUX, Caillou, Gros textes, 2003.
cristaux de neige -
dents de lait de la pluie
Andreï SEN-SENKOV, revue Europe n° 1000, 2012 (trad. J.B.Para)
D'habitude si détestables
les corbeaux
mais ce matin de neige ah !
Bashô, in 365 haïkus - instants d'éternité, Albin Michel, 2010. Trad. Hervé Collet et Cheng Wing Fun.
Les corbeaux ne seront jamais surpris par la chute de la neige en hiver, ce qui les différencie des journalistes de télévision.
Décembre
Neige, neige reste en Norvège
Jusqu'à ce que j'apprenne le solfège
Philippe SOUPAULT, Chansons, 1921.
À minuit sur la rue du solstice
Donne-moi ta main, le verglas est dangereux
les voitures boitent et la nuit est noire comme le chagrin :
nous pouvons mourir, par hasard, sur le miroir étoilé,
sous un ciel rouge-noir, et soyeux comme la peau de ma bite -
je suppose que le silence stident dans la rue est
le bruit fait par la neige qui tombe sur les toits musclés,
le lait gelé dans les bouteilles, des petites langues blanches
qui avancent, explorent le visage d'hiver, la Négresse,
Reine de la Lune ; au lit, tes cuisses sous mes doigts
sont froides au toucher.
Fred JOHNSTON, revue N4728 n° 17, janvier 2010.

La très chic revue 303, soutenue par la région Pays de la Loire, publie un colossal numero intitulé "Cadou, Bérimont et les poëtes de l'école de Rochefort" (avec un tréma très chic itou).
Retenons, entre autres bijoux, ce tapuscrit* de saison conservé au Musée des Beaux-Arts d'Orléans :
L'hiver
Le juste froid
Levant Décembre en son droit fil
on entend dire de fagots
De saulées
De rhums, de cannelles
on entend siffler dans le bleu
(celui-là des onglées)
ou, mieux, des solitudes)
c'est assez d'avoir un état
D'avoir un chien
D'avoir une auge
La neige occupe les confins
Son glaive en travers de la vitre
Luc BÉRIMONT, 1980.
*à qui les choix surprenants sur l'emplacement des majuscules donne un mystérieux tour d'impromptu.
The Journal of Urban Typography recense toutes sortes d'affiches, pancartes ou écriteaux, visibles dans les rues de New-York et Pittsburgh.
Quand vous trouvez celui-ci, il vous reste à découvrir le panonceau proposant une pelle.
Ou un grog, selon vos préférences...