fugue
sentiers
battus
à force d'art
et faute de hasards
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fugue
sentiers
battus
à force d'art
et faute de hasards
Ex 31
Insuffisants
le nom
les pensées et les œuvres
Il faut encore un souffleur
conformant tous objets
de tous bois
et tous vêtements
pour en tisser la confiance trop nue sinon
en sculpter le temps
retranchant un jour aux hommes
en échange d'une semaine
en échange d'une pierre
gravée d'un doigt unique
L'improvisation c'est se souvenir de la musique qu'on n'a pas encore inventée
Bernard LUBAT, Grands entretiens, France Musique, 2/5
La musique c'est se souvenir des couleurs que la nature n'a pas encore pu créer
Le rêve c'est se souvenir des loups qu'on n'a pas encore croisés
La peur c'est se souvenir de la douleur qu'on n'a pas eu l'occasion de mériter
La poésie c'est se souvenir d'une langue qu'on n'a jamais entendue
Moissons faites
l'été peut peser
comme un passé le vent s'est éteint
et pour emporter quoi ?
La terre a jauni
sa musique est immobile
ses effluves figés dans un rectangle bistre
C'est le temps des greniers
on y cultive la sécheresse
L'âme est sous couvercle
dans la vapeur des jours
où les désirs étouffent
cordes
marteaux
mécanique
du piano
chair
du violon
conjugaison
à apprendre
par cœur
s'y inscrit la mort
du cœur
Moins tenté par les objets à posséder que par les sentiers à emprunter, les ruelles où me perdre, à quoi renoncer dérobé à moi-même par de mensongères antipodes, il me faut tourner le dos à une dérive estimée à l'étalon d'un rêve, quels visages à ce carrefour, quel paysage après ce méandre ? Plus frustré de passages que de passantes encore que tous baignent aux larmes de la même nostalgie.
Frustré de passages.
Longs tissus de la seule Afrique d'un bleu nuit d'équinoxe, les dos de ces hommes grands semblent s'affairer magiquement sur ma personne
en dehors pourtant du faisceau de leur oraison, sur le centre de mon corps mais c'est l'esprit qu'ils visent
leurs toques ornées de figures exactes, ils s'efforcent de me soigner par le murmure de leurs marteaux pour aplanir l'encre
qui m'écrit dans un fleuve si lointain qu'il se dit noir en latin, avec des cingles qui tournent au gothique
dont le cours est encombré du mensonge des magazines avec tous les oripeaux des demeures passées
Ils fouetteront mon sang, indifférent au son de la flûte, des seules ondulations de leurs épaules, d'un mouvement de sourcil épicé