la sève
sous le fouet
augures printaniers
contretemps sacrés
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la sève
sous le fouet
augures printaniers
contretemps sacrés
sablier
de temps à autre
retourné
tourne le diabolo
des heures
sur le fil
France Culture 4/10/19 06:35
Terre promise
à la stabilité
ne se perdent ni Nord ni Sud
ni la mesure du temps
jour et nuit partagés
comme un lit conjugal
et les saisons mêlées comme en un quatuor
Sur ces lignes de crête
le basculement menace
vers le divorce
le gel
le cancer
L'état d'urgence a été décrété en Équateur
Le sablier s'enraye
le nombril du monde s'étrangle
et la fièvre des pôles s'étend sur le globe
Les escarmouches avec les théologiens avaient eu leur charme, mais il savait fort bien qu'il n'existe aucun accomodement durable entre ceux qui cherchent, pèsent, dissèquent, et s'honorent d'être capables de penser demain autrement qu'aujourd'hui, et ceux qui croient ou affirment croire, et obligent sous peine de mort leurs semblables à en faire autant.
Marguerite YOURCENAR, L'œuvre au noir, Gallimard, 1968.
la manne
verticale
la Cène
horizontale
convives attablés
de jardin à cour
C'est la vie (Wim l'a dit) des anges que de se mouvoir dans une infinie absence d'absence d'étoiles, qui les illumine impuissants comme au passage d'un champignon, tous sens interdits, condamnés aux voies rapides des âmes des villes. Le désir répudie l'odeur de sainteté, exige que l'ongle s'incarne dans le goût du sang, le bas des ailes empesé par la boue des terrains vagues.
(Voici la vieillesse amèrement lucide, tristement insensible
au mouvement des croupes qui, dans le déhanchement de l'été,
pouvaient autrefois t'éblouir jusqu'à la damnation.
Voici la vieillesse qui traîne sa vie de jour en jour,
comme si le corps était le même qu'avant-hier
et elle regarde sans compassion ni haine ses bielles aujourd'hui usées,
la chair emprisonnée dans les geôles du rêve et d'une chemise.
Pourquoi vouloir vivre seulement pour se survivre,
s'il n'y a pas moyen d'obstruer les fissures de sa propre statue
détruite lors du transfert du paradis où, nue, doublée,
elle était fière de se soumettre aux codes charnels.
Mais la proximité de la faille ultime et accueillante,
cette conscience de précadavre, ce qui revient au même,
nous fait envier, pour n'être pas ressuscité à temps,
l'amour attaché à la mort,
l'un décorant l'autre,
tous deux se méritant.)
Jorge Enrique ADOUM, L'amour désenfoui, trad. F-M Durazzo, Myriam Solal Editeur, 2008
Alain Pauzié, Musée d'art naïf et d'arts singuliers, Laval, 2019
Sur quoi danser, on ne sait, et sur quel temps lorsque les temps changent, les habitudes valsent
la terre ferme se dérobe, le plancher affole les vaches, et les astronautes flottent comme au parc d'attractions
Le pied s'assure et se rassure, fait le compte de ses appuis et, d'aventure, foule les foules et se chausse de vent