Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Claude MINIÈRE parmi les NOMBRES

    amsterdam,nombre,sains,

     

    Nombres

    recensements

         depuis Abram

         depuis l'initiale

              et encore aujourd'hui dans le journal

    têtes coupées ou comptées et contées

    têtes de bétail ou d'hommes

              je suis l'un

    l'un dans l'autre

    les morts ont de grandes douleurs

    des clameurs dans la Fosse et sur terre

     

    Ils sont dénombrés et sans nombre

    ils sont des chiffres des symboles des ombres

              traités de tous les noms et sans nom

     

    Claude MINIÈRE, Refaire le monde, Gallimard, 2021

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Jean-Luc PARANT se MET DEBOUT

    amsterdam,debout,homme,

     

    L'homme s'est projeté à partir du feu et a trouvé le jour. Il s'est mis debout et ses mains sont apparues pour trouver la nuit, et avec la nuit il a pu cacher le soleil et faire surgir la lumière de ses yeux. Il s'est mis debout pour s'éloigner du monde et pouvoir tenir le soleil entre ses doigts. Car l'homme s'est levé du sol pour avoir des mains et pour que ses mains puissent projeter ses yeux infiniment loin.

    Jean-Luc PARANT, Les animaux le retour, Fata Morgana, 2000

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Yann MIRALLES dans le POÈME

    Yann MIRALLES,poème,pulsation,

     

    il y a le rêve d'un poème pulsation

    qui réponde à cet appétit

    de répétitif & à la fois

    au doux déploiement

    dans le bleu / le velours

    venant de ces années / nappe

    hypnotique / tapement /

    & nous pliés en elle

    sommes pris

    dans son pli

    introspectif

    Yann MIRALLES, Hui, Éditions Unes, 2020

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Ivar CH'VAVAR ne SAIT RIEN

    poème,poète,papier,

     

    Je ne sais pas, si un poème s'est fait, pas

    seulement un fil qui court et qu'on suit, mais aussi

    un bloc qui se construit et qui s'édifie, avec ses

    creux, ses pleins, et son dehors et son dedans. - Ses hauts ;

    son bas. Sa matière rêche et lisse, et sa densité différente

    ici ou là, et tout ça. Bref. Je ne sais pas

    si un poème s'est fait, je ne sais pas non

    plus ce qui nous arrive, fieux, s'il nous arrive jamais

    autre chose que de n'arriver jamais. Je ne sais rien.

     

    Ivar CH'VAVAR, Hôlderlin au mirador, Le corridor bleu, 2020

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nathalie QUINTANE POSE le PIED

    forêt,ronce,

     

    Je pose le pied sur la ronce qui gêne mon passage ; juste après l'avoir franchie, je la sens revenir derrière moi à sa position initiale.

    Nathalie QUINTANE, Chaussure, POL, 1997

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • La POÉSIE selon Ivar CH'VAVAR

    dessin,architecture,ville,

     

    La poésie c'est quand il y a du mou dans

    les connexions neuronales, ou quand au contraire ça gicle trop vite.

     

    Ivar CH'VAVAR, Hôlderlin au mirador, Le corridor bleu, 2020

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Des NOUVELLES de @HenriChevignard

     

     

    Sur X, #LePoèmeDéphasé change de phase (tiens ?... comme la lune) :

     

    #LePoèmeDéphasé,x,twitter,

    Et @HenriChevignard continue d'alimenter le #RebondPoétique :

     

    @HenriChevignard,#RebondPoétique,

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Blog & Internet, Poésie, Travaux domestiques ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • L'ÉPOQUE de Jorge Enrique ADOUM

    vert,feuillage,tourbillon,

     

    ...

    je vis dans un monde de vieilles à chapeau défilant dans leur automobile,

    tandis que d'autres jouent des coudes sous l'abribus pour éviter la pluie,

    je vis près d'un aveugle qui va avec son chien à la boucherie,

    je suis citoyen et contribuable, je suis usé

    et ça se voit à la fatigue avec laquelle, chaque jour, mes yeux entrent dans mes chaussures ;

    je vis à l'époque des pilules pour dormir et maigrir, pour se calmer et pour mourir à domicile,

    des plastiques et des cuirs, des cravates et des conserves,

    et des ordures du monde qui voyagent de vague en vague en vague errante,

    époque où l'on peut mourir du cœur sans avoir aimé

    et où plus personne ne meurt d'amour dans les livres,

    époque de maris policiers, ponctuels comme des créanciers.

    ...

     

    Jorge Enrique ADOUM, L'amour désenfoui, trad. F.M.Durazzo, Myriam Solal, 2008

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent