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  • ÉLUARD ÉCRIT son NOM : ESCLAVAGISME

    L'objectivité poétique n'existe que dans la succession, dans l'enchaînement de tous les éléments subjectifs dont le poète est, jusqu'à nouvel ordre, non le maître, mais l'esclave.

    Paul ÉLUARD, Comme deux gouttes d'eau, 1934.

    En ces questions, maître et esclave, effectivement, se ressemblent comme deux gouttes d'eau.


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  • Jean ROUSSELOT et l'UNIQUE


    Carrefour des Dieux

    à Gaston PUEL


    Trahis parfois par une bulle

    Que font les dieux sous la mangrove ontologique

    Évoquent-ils en soupirant

    Le temps où ils passaient au crible les étoiles

    Tournaient la meule du soleil

    Regarnissaient nos testicules

    Et nous soufflaient de bonnes irraisons

    De jouer les aèdes ou les matadors


    Certains éclats furtifs dans l'eau sombre

    Nous donnent à penser qu'ils se portent des toasts

    Ou bien qu'ils s'affrontent au couteau

    Pour déterminer qui d'entre eux doit devenir

    L'unique.


    Jean ROUSSELOT, Passible de..., Autres Temps, 1999.



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  • Christophe DAUPHIN : DÉSARTICULER le RÉEL


    Le poète trouve dans le rêve de quoi désarticuler le réel. Pour lui, il s'agit de la seule manière de libérer l'homme des contraintes idéologiques, et d'assurer à l'esprit des conquêtes inépuisables en donnant un plein effet réel à tout ce qui émanerait de cette source imaginaire.

    Christophe DAUPHIN, revue Décharge n° 145.

    Cette citation clôture une sinistre polémique mettant son auteur aux prises avec la revue, pour des raisons que l'on devine malheureusement étrangères au rêve...




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  • ĖLUARD ĖCRIT son "NON !"


    Paul ĖLUARD avait le goût des anthologies. [...] Quand il propose en 1947 sa lecture d'un siècle de poésie, de Chateaubriand à Reverdy, il donne à ce survol un titre aux accents de manifeste : « Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi ». Et dans son préambule, il précise on ne peut plus clairement sa pensée : « Les professeurs de poésie étant conçus mais à naître, je me méfie des anthologies objectives. On nous apprend ici à mourir plutôt qu'à vivre, à se cacher plutôt qu'à se révéler. »


    André VELTER, Préface à Paul ĖLUARD, J'ai un visage pour être aimé, NRF Poésie/Gallimard, 2009.


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  • BALZAC et l'AMPHIGOURI


    Les mots nouveaux créés par les événements, ou ceux que le caprice met à la mode, prêtent d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent je ne sais quoi d'amphigourique et d'obscur qui leur donne une supériorité soudaine, ils paraissent profonds à ceux qui ne les comprennent pas.

    H. DE BALZAC, Les Mots à la mode, 1830.


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  • Jean ROUSSELOT : MÉMOIRES d'ANTE-TOMBE


    N'attends pas l'ultime ligne

    Qu'on pourrait bien t'interdire

    Pour demander à la mort

    De te laisser tes racines

    Comme à maints arbres qu'elle arrache

    Distraitement l'hiver

    Et qui le printemps venu

    Reverdissent assez pour

    Que l'oiseau le moins subtil

    Hésite à s'en écarter sur l'heure


    Ô mort diras-tu regarde

    Mes survivants déjà s'apprêtent

    À m'habiller en dimanche

    Pour ma lente semaine de pourriture

    À toi je ne demande

    Qu'une brève illusion

    De durée surnuméraire

    Pas plus de temps qu'il n'en faut

    À un chevreuil nouveau-né

    Pour se tenir debout


    Ainsi pourrais-je feindre

    À mes propres yeux

    De n'être qu'en congé


    Jean ROUSSELOT, Passible de..., Autres Temps, 1999.



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  • Le CHEMIN de Grégoire LACROIX


    J'ai peu de considération

    pour ces agités

    qui voudraient nous faire croire

    qu'ils sont dynamiques.

    Je ne respecte pas les imitations

    de vitesse.


    Grégoire LACROIX, Les nouveaux euphorismes de Grégoire, Max Milo, 2009.



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  • Jean ROUSSELOT : POÉSIE BOTANIQUE


    À force de pianoter à l'aveuglette
    Sur le langage
    Comme la pluie sur la terre
    Peut-être ferons-nous pousser des choses
    Nous aussi

    Jean ROUSSELOT, cité dans Passible de..., Autres Temps, 1999.



    Ajoutons un bon dicton d'actualité :

    Taille tôt, taille tard, mais taille en mars !

     

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